Le Maroc rompt tous ses contacts avec l’Union européenne

Le Maroc rompt tous ses contacts avec l’Union européenne

maroc-cjueLe Maroc a décidé jeudi, de suspendre « tout contact » avec l’Union Européenne (UE), en attendant les suites réservées par l’exécutif européen à l’annulation en décembre dernier, par la Cour de justice européenne (CJUE) de l’accord agricole conclu en 2012 avec l’UE.

Lors de la réunion hebdomadaire du Conseil de gouvernement, le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane a annoncé avoir pris contact le jour même, avec l’ambassadeur de l’UE Rabat, auquel il a confié que le Maroc rejette catégoriquement la dernière décision de la Cour de Justice de l’Union européenne.

L’appel déposé par le Conseil européen contre le jugement émis le 10 décembre dernier par la Cour européenne, ne semble pas avoir complètement rassuré les autorités de Rabat, c’est ce qui explique la vive réaction du gouvernement marocain.

«En attendant de recevoir les explications et les assurances nécessaires de la partie européenne, le Gouvernement a décidé de suspendre tout contact avec les institutions européennes, à l’exception des échanges attendus sur ce dossier», a précisé le porte-parole du Gouvernement, Mustapha El Khalfi.
Le Maroc, ajoute Khalfi, éprouve une «profonde déception» à l’égard de «la gestion opaque que certains services de l’UE ont faite de cette question».

Il est de notoriété que les grandes décisions au sommet de la pyramide en dans l’Union européenne comme aux USA, sont souvent tributaires des pressions des puissants lobbys des groupes euro-parlementaires et des associations qui cherchent par tous les moyens, à défendre leurs propres intérêts quitte à décrédibiliser les instances dirigeantes.

C’est justement le cas des accords du Maroc avec l’UE, surtout ceux qui incluant le Sahara Occidental, sont souvent paralysés ou obstrués par les eurodéputés et associatifs qui défendent les revendications indépendantistes du Front Polisario, au détriment des intérêts mutuels des deux partenaires.

Le Maroc, a averti le porte-parole du gouvernement, «ne saurait accepter d’être traité en simple objet d’une procédure judiciaire, ni réduit à être ballotté entre les différents services et institutions de l’UE ».

«La poursuite d’une telle attitude, a-t-il mis en garde, risque de compromettre durablement la confiance mutuelle et la pérennité du Partenariat» entre le Maroc et l’UE.

La balle se trouve désormais dans le camp des dirigeants européens qui ont tout intérêt à trouver rapidement une issue acceptable pour éviter une brouille politico-diplomatique avec leur partenaire stratégique sud-méditerranéen.

Martin Levalois

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