Le FMI demande à Maputo des explications sur sa dette cachée

Le FMI demande à Maputo des explications sur sa dette cachée

Une mission du Fonds monétaire international (FMI) est à Maputo, la capitale du Mozambique, jusqu’au 19 juillet prochain, avec pour mission d’évaluer l’économie mozambicaine et faire des recommandations pour la reprise ou non de l’aide budgétaire du FMI au Mozambique.

Le Mozambique est empêtré dans un énorme scandale financier qui lui a valu la rupture de l’aide budgétaire de plusieurs partenaires financiers dont le Fonds. Le pays est en état de cessation de paiement après la découverte d’une énorme dette cachée, d’1,8 milliard d’euros, contractée par des entreprises liées aux services secrets et au ministère de la Défense.

Le FMI, qui a commandé un audit, exige à présent des explications. Les experts de l’institution de Bretton Woods débarquent dans la capitale mozambicaine, avec sous le bras, le rapport du cabinet d’audit Kroll, qui tente d’éclairer un tant soit peu, le retentissant scandale de la dette cachée.

Ce scandale qui depuis sa révélation en avril 2016, a plongé le pays en pleine crise. Le FMI et les bailleurs de fonds ont suspendu toute aide budgétaire à Maputo et le Mozambique est en état de cessation de paiement.

Le FMI va essayer de comprendre comment ce pays d’Afrique australe, qualifié de pays émergent, en est-il arrivé là ? Les experts du Fonds exigent que les responsables soient clairement désignés.

Entre 2013 et 2014, trois entreprises parapubliques ont emprunté 1,8 milliard d’euros à des banques internationales pour acheter, à la demande du ministère de la Défense, du matériel de surveillance maritime.

« Une panoplie d’échecs grotesques », affirme dans son audit le cabinet Kroll qui évoque une opacité quasi totale, des achats incohérents et surtout des surfacturations indécentes. Les fonds cachés pourraient atteindre 630 millions d’euros. Le cabinet Kroll affirme d’ailleurs n’avoir aucune explication sur un montant de 450 millions d’euros manifestement évaporés.

L’affaire qui secoue le pays depuis un an et demi, alimente une bataille politique entre le président Filipe Nyusi et les leaders de l’opposition.

Martin Levalois

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