Les carences en eau et en assainissement coûtent 21 milliards $ à la région MENA

Les carences en eau et en assainissement coûtent 21 milliards $ à la région MENA

Les carences en matière d’approvisionnement en eau et d’assainissement coûtent en moyenne annuelle 21 milliards de dollars, à la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), selon un rapport de la Banque Mondiale (BM).

Intitulé «Au-delà des pénuries : la sécurité de l’eau au Moyen-Orient et en Afrique du Nord», le rapport s’appuie sur des exemples régionaux et mondiaux pour démontrer que des ressources en eau limitées ne doivent pas nécessairement compromettre l’avenir de la région.

Le rapport publié en marge de la conférence de la Semaine mondiale de l’eau organisée à Stockholm en Suède, indique que le manque d’investissement et d’innovation dans la gestion de l’eau coûte à la région MENA, annuellement, la bagatelle de 21 milliards de dollars.

«Il est possible de transformer la pénurie en sécurité en combinant diverses mesures dans les domaines de la technologie, de l’action publique et de la gestion des ressources», écrit la Banque mondiale.

«Puiser l’eau dans les rivières et les aquifères à un rythme supérieur à celui de la reconstitution de cette ressource, revient à vivre au-dessus de ses moyens », a fait comprendre Hafez Ghanem, vice-président de la BM pour la région MENA. « Un tel comportement, ajoute-t-il, déprécie le capital naturel des pays tout en compromettant leur patrimoine et leur résilience à long terme ».

Il a néanmoins précisé, qu’il existe des solutions, à commencer par des mesures d’incitation, clairement définies, susceptibles de modifier les modes de gestion de l’eau.

«Outre l’amélioration de la gestion, il est possible d’accroître l’approvisionnement à l’aide de méthodes non conventionnelles telles que la désalinisation et le recyclage», fait remarquer Guangzhe Chen, directeur principal du pôle mondial d’expertise en eau de la Banque mondiale.

Plus de 60% de la population de cette région vit dans des zones subissant un stress hydrique élevé ou très élevé en ce qui concerne les eaux de surface, contre environ 35% à l’échelle mondiale, précise le rapport de la banque mondiale.

Il est à souligner que malgré la rareté de l’eau, la région applique les tarifs les plus faibles du monde. De même, la proportion (2%) du produit intérieur brut qu’elle consacre aux subventions à la consommation d’eau est plus élevée qu’ailleurs. La faiblesse des prix décourage, selon la Banque mondiale, une utilisation efficiente de l’eau.

Martin Levalois

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