La Tanzanie «nationalise» ses diamants

La Tanzanie «nationalise» ses diamants

Le gouvernement tanzanien a annoncé, ce dimanche, la « nationalisation » de diamants d’une valeur estimée à 29,5 millions de dollars après avoir accusé la compagnie britannique Petra Diamonds, propriétaire à 75% de la mine Williamson Diamonds, d’en avoir sous-évalué la valeur.

Selon les autorités tanzaniennes, les documents de Williamson Diamonds indiquaient une cargaison estimée à 14,7 millions de dollars alors que la valeur réelle des diamants, dont le poids aurait été délibérément sous-évalué, était de 29,5 millions de dollars.

« Les documents de la compagnie Williamson Diamonds donnent à ces diamants la valeur de 14,7 millions de dollars (avant commercialisation) alors que la valeur réelle est de 29,5 millions de dollars », avait indiqué le ministre des Finances Philip Mpango dans un communiqué publié samedi.

Les diamants avaient été saisis le 31 août à l’aéroport international de Dar es Salaam alors qu’ils étaient en partance pour la Belgique,  fait savoir le ministre tanzanien des Finances Philip Mpango qui a annoncé la « nationalisation » de ces pierres précieuses.

Jeudi, deux anciens hauts responsables du secteur minier, cités dans des rapports parlementaires sur des malversations présumées liées à l’extraction et au commerce de diamants, ont démissionné de leurs fonctions sur ordre du président John Magufuli.

Il s’agit de l’ex-ministre des Mines, George Simbachawene, qui était jusqu’à sa démission ministre d’Etat chargé des Collectivités locales, et de l’ancien patron de la société nationales des mines (STAMICO) Edwin Ngonyani, vice-ministre des Travaux publics et des transports jusqu’à jeudi.

Le président Magufuli a demandé que tous les responsables gouvernementaux actuels pointés du doigt dans cette enquête partent d’eux-mêmes, sans attendre qu’il les limoge.

Surnommé « Tingatinga » (bulldozer en swahili), le président Magufuli a marqué les esprits depuis sa prise de fonctions fin 2015 en se montrant inflexible dans la lutte contre la corruption.

Il a engagé un bras de fer avec les grandes sociétés minières étrangères qui opèrent en Tanzanie, après qu’un rapport parlementaire les a accusées d’avoir sous-évalué leur production, entraînant un manque à gagner pour le pays de plusieurs dizaines de milliards de dollars en impôts et redevances depuis 1998.

Agnès Molitor

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