La Mauritanie éjectée de l’AGOA

La Mauritanie éjectée de l’AGOA

A partir du 1er janvier 2019, la Mauritanie ne bénéficiera plus des avantages commerciaux accordés par les Etats-Unis dans le cadre de la Loi sur le développement et les opportunités africaines (AGOA, African Growth and Opportunity Act).

Le président américain Donald Trump a justifié cette décision en fustigeant Nouakchott pour le non respect des droits humains. L’administration Trump pointe également du doigt le manque de progrès du pays en matière de lutte contre l’esclavage.

Dans une lettre adressée au Congrès américain, le président Donald Trump explique sa décision de suspendre la Mauritanie, en insistant particulièrement sur l’esclavage héréditaire, qui a toujours court dans le pays.

Les Etats-Unis attendent de voir des progrès tangibles dans ce pays sahélien, où des militants des droits de l’homme sont encore emprisonnés, avant de lever cette suspension, estime le chef de la Maison blanche.

Dans cette correspondance, Donald Trump souligne aussi que la Mauritanie pourrait, plus tard, être réintégrée à l’AGOA, comme le Swaziland et la Gambie l’ont été par exemple l’an passé.

La Mauritanie n’est pas le premier pays à être ainsi suspendu par les Etats-Unis, qui se servent régulièrement de cet accord afin de faire pression sur les gouvernements africains.

Il y a un an, une délégation d’activistes américains invitée par l’ONG SOS Esclaves Mauritanie, avait été refoulée à son arrivée à Nouakchott malgré une concertation préalable avec le gouvernement.

L’acte AGOA a été créé en 2000, mais ce n’est qu’en 2007 que la Mauritanie en est devenue l’un des bénéficiaires. Grâce à cet accord commercial, le pays exporte à prix avantageux vers les Etats-Unis, principalement ces dernières années des produits énergétiques.

Mais Nouakchott était surveillé de près sur la question de l’esclavage. Celui-ci n’a été aboli qu’en 1981, sa pratique n’a été criminalisée que récemment et il reste des centaines de milliers de personnes victimes de cette exploitation.

Agnès Molitor

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