La Zambie fixe pour son maïs un prix-plancher de 198,9$ la tonne

La Zambie fixe pour son maïs un prix-plancher de 198,9$ la tonne

Grand producteur et consommateur de maïs, la Zambie a décidé d’instaurer un prix-plancher pour juguler la hausse des prix de cette denrée de base essentielle dans l’alimentation des populations locales.

Lusaka, qui justifie cette décision par le besoin de réduire la pression sur le panier de la ménagère, a fixé le prix du maïs à 198,9 dollar la tonne. Néanmoins, les principaux acteurs de la filière ont qualifié cette mesure  d’«indigeste».

Pour réduire la pression sur les prix du maïs qui ne cessent de grimper, la Zambie décide de plafonner les tarifs, même si cette décision fait grincer les dents des agriculteurs et revendeurs qui accusent le gouvernement d’instaurer un retour au contrôle des prix de manière unilatérale.

Le ministre zambien de l’agriculture, Michael Katambo, a rejeté ces accusations et évoque plutôt une décision concertée entre producteurs d’aliments de bétail, meuniers, chaînes de magasins et négociants.

«Ces acteurs ont d’un commun accord, avec le gouvernement, décidé de fixer le prix du maïs à un maximum de 2 600 kwachas la tonne (soit 198,9 dollars, Ndlr) », a indiqué le ministre.

Le plafonnement des prix a été instauré par le gouvernement zambien à la suite d’une forte hausse de la farine de maïs, un aliment de base pour la majorité des 17 millions de Zambiens. De janvier à août 2019, le prix de la farine de maïs a pratiquement doublé passant de 75 à 150 Kwachas par sac de 25 kg.

Le ministère de l’agriculture dit avoir sonné l’alerte, il y a juste trois mois, ce qui a créé une ruée vers les stocks de maïs, lorsqu’il a annoncé une baisse de 16% de la production 2019. Il a avancé le chiffre de 2 millions de tonnes, contre les 2,39 millions de 2018, suscitant une véritable panique dans le pays.

«Les prix du maïs n’ont cessé d’augmenter chaque semaine à cause de cette panique, ce qui implique une hausse du coût du repas quotidien» des Zambiens, a souligné le ministre Katambo.

Les arguments du gouvernement n’ont pas convaincu le Syndicat national des cultivateurs de Zambie (ZNFU) qui prône un flottement des prix selon les lois du marché.

Agnès Molitor

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