Maroc : Le marché du béton préfabriqué
Des chiffres émanant de Mehdi Maachi Haddou, le vice-président de l’Association Marocaine de l’Industrie du Béton (AMIB), révèlent un ralentissement considérable du secteur du béton préfabriqué en à peine quatre ans. Alors qu’en 2007 les professionnels du secteur avaient du mal à suivre la demande, la progression annuelle n’a été en 2011 que de 3% par rapport à 2010 avec des ventes comprises entre 9 et 9.5 millions de tonnes pour un chiffre d’affaires d’environ 587 millions de dollars US.
Ces résultats étonnent d’autant plus que l’industrie du ciment, dont la production sert de matière première à la fabrication des produits en béton préfabriqué et boostée par les constructions anarchiques, affichait dans le même temps une croissance de 10.8%. Le décalage des résultats, alors que les écoulements de ces deux produits sont logiquement corrélés, est expliqué par les professionnels du béton par une forte présence d’une partie informelle dans leur filière, estimant à environ 50% la proportion des 500 opérateurs du secteur à exercer dans l’illégalité. Cette présence élevée de l’informel comparativement au secteur du ciment se justifie facilement par le faible investissement capitalistique demandé par l’activité du béton. Les autres freins à l’activité des professionnels du béton sont premièrement les difficultés de paiement des entreprises de construction de petite et de moyenne taille, souvent sous-capitalisées, et ensuite les faiblesses des procédures de gestion. Les risques de pénuries de matières premières sont augmentés par les procédures de transport, de stockage et d’approvisionnement actuellement en vigueur.
De plus, il est difficile aux professionnels du secteur d’avoir une visibilité satisfaisante sur toute une année puisque les projets de taille moyenne comme la mise en œuvre des produits finis tels que les chaussées et les constructions sont difficilement programmables au-delà de 4 à 6 mois.
