La percée de Issad Rebrab dans le monde des d’affaires

La percée de Issad Rebrab dans le monde des d’affaires

Issad Rebrab, un natif de la Kabylie algérienne, a démarré lentement son parcours professionnel en 1968 avec un cabinet d’expert-comptable et se trouve aujourd’hui à la tête du plus grand groupe industriel privé en Algérie.
Né d’une famille modeste en mai 1944 à Taguemount-Azouz en Kabylie (Algérie), Rebrab ou « Picsou » comme le surnomment ses amis intimes, est un homme hors pair qui a su forger de rien une fortune colossale qui embrasse divers secteurs d’activités à telle enseigne qu’il suscite  l’admiration de centaines de milliers de jeunes Algérois. Ses sociétés sont partout présentes dans la sidérurgie, l’agroalimentaire, l’agriculture, l’automobile. Et ses ambitions sont encore plus grandes, si ce n’était la bureaucratie et les refus des autorisations administratives qui lui font obstacle.
Après avoir suivi des études à l’Ecole normale d’enseignement professionnel, Issad Rebrab a enseigné la comptabilité et le droit commercial, mais dès que l’occasion s’est présentée, il a senti que son destin était ailleurs. Il raconte, alors qu’il était chef de son cabinet d’expert-comptable, «un client m’a alors proposé de prendre des parts dans sa société de construction métallurgique », et c’est le premier déclic de sa « success storie ». « J’ai pris des risques calculés. Au pire, je savais que je pourrais toujours retourner dans l’enseignement », avoue Issad Rebrab.
C’était en 1971, lorsqu’il prit 20 % du capital de cette petite entreprise Sotecom. Il créa par la suite, ses propres entreprises dans le secteur de la métallurgie et de la sidérurgie (Profilor en 1975, Metal Sider en 1988…). Trois de ses unités industrielles ont été sabotées par des attentats terroristes en 1995. Rebrab décaisse une perte sèche de 1,1 milliards de Dinars algériens, mais il ne décroche pas. Se sentant menacé, il quitte l’Algérie pour court séjour en France. Une fois de retour au pays natal, il décide de se lancer dans l’agro-alimentaire. En 1998, il met sur pied le groupe Cevital, qui deviendra vingt ans plus tard, la plus importante entreprise privée algérienne, employant 12.000 personnes et est le principal annonceur de la télévision publique algérienne.
Les ambitions de cet homme d’affaires paraissent donc sans limites, puisqu’il possède aussi la carte de représentant exclusif en Algérie de Samsung Electronics via sa filiale Samha. Il est partenaire du gigantesque projet allemand Desertec de production saharienne d’énergie solaire et le représentant exclusif du loueur de voitures Europcar, via sa filiale Cevicar, dont il a confié la gestion à son fils Omar Rebrab. Sans oublier de rappeler qu’il possède également le journal privé « Liberté », et est le président de Hyundai Motors Algérie, dont il a également confié la gestion à son fils Omar.
Son prochain défi est de créer un méga complexe logistique industriel et énergétique dénommé Cap-2015, dans lequel Issad Rebrab compte injecter 20 milliards de dollars. C’est un port à conteneurs en eau profonde de 20 km de long, couplé d’une vaste zone industrielle à l’est d’Alger. Situé à Cap Djinet (à 60 kilomètres d’Alger), le futur pôle industriel comprend plusieurs activités (pétrochimie, sidérurgie, construction navale et automobile) et une ville nouvelle pouvant abriter 250.000 habitants. Le projet ambitionne de créer cent mille emplois directs et un million d’emplois indirects.
Enfin pour l’anecdote, Rebrab voulait aussi introduire son groupe Cevital dans le marché boursier, mais il se dit à quoi bon, puisque le groupe est déjà en surliquidité. Rebrab dit avoir assez d’argent qu’il veut investir dans les secteurs de l’automobile, l’immobilier et la création même de sa propre banque, mais dit-il avec grand regret, « les pouvoirs publics refusent de nous donner les autorisations ». Il demeure néanmoins fier d’avoir réussi à monter un véritable empire industriel et financier qui n’a rien à envier aux grosses entreprises étrangères.

Martin Levalois

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