France: l’avenir de l’avion « low cost » SKylander incertain

France: l’avenir de l’avion « low cost » SKylander incertain

Ce jeudi, le tribunal de commerce de Briey doit rendre une décision qui décidera de l’avenir du projet Skylander, un avion bi-turbopropulseur de 19 places, conduit par l’entreprise Sky Aircraft. Le tribunal doit trancher entre la liquidation financière et une possibilité de redressement judiciaire qui devrait laisser le temps à l’entreprise, qui s’est déclarée vendredi dernier en cessation de paiement, de trouver des partenaires.
Le Skylander est doté d’une autonomie de 2 000 kilomètres, et est capable de se poser sur des pistes courtes et d’emmener jusqu’à trois tonnes de fret. Le projet de Sky Aircraft est certes prometteur, mais l’entreprise a commis de nombreuses erreurs de management selon plusieurs responsables régionaux. L’entreprise, localisée dans une ancienne base aérienne de l’OTAN à Chambley, a mobilisé à ce jour plus de 130 millions de dollars US dont 1.3 millions de subvention d’Oseao et près de 26 millions d’avance remboursables de la région qui a également pris à sa charge l’aménagement du site de Chambley. Mais la plus grosse erreur du management de Sky Aircraft, de l’avis du député socialiste de Meurthe-et-Moselle et également vice-président du Conseil régional de Lorraine en charge du développement économique Jean-Yves Le Déaut, est que sa direction n’ait pas pris de partenaire dès le début du projet. L’entreprise se retrouve dos au mur. Il lui manquerait entre 155 et 180 millions de dollars pour mener à terme son projet. Pire encore, les salaires des employés du mois de septembre n’ont pas été versés et les fournisseurs ne sont plus payés.
Côté Sky Aircraft, on se dit prêt à entrer en production maintenant que la phase de conception est achevée.  L’entreprise avance déjà des commandes assurées de 36 appareils. Le marché serait d’un millier d’appareils selon une étude indépendante de l’avionneur. Si l’entreprise survit, le premier vol devrait avoir lieu en 2014 et la première livraison l’année suivante.

Martin Levalois