L’entreprise Allemande plus résistante que la française

L’entreprise Allemande plus résistante que la française

La Coface, la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur, a publié hier jeudi une étude qui atteste d’une augmentation sur une année à fin août dernier de 16.8% du nombre de défaillances d’entreprises en France.
Cette étude dresse également un comparatif entre les défaillances d’entreprises de part et d’autre du Rhin, entre l’Allemagne et la France. Et la différence est flagrante. Sur la seule année 2011, 50 485 entreprises en France ont été impliquées dans des procédures de sauvegarde, de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire alors que ce nombre en Allemagne était dans le même temps de 30 099, ce qui représente un différentiel de 40%.
En plus de la croissance qui a été l’année passée de 3% en Allemagne contre 1.7% en France, la Coface attribue cette différence de résistance à différents facteurs. La taille pour commencer. Les entreprises allemandes sont en moyenne plus grosses que les entreprises françaises, ce qui les expose moins au risque de défaut. Ensuite leur bonne santé financière due à une rentabilité élevée, grâce à la modération des coûts, leur attribue un taux de marge brute à 50% de la valeur ajoutée contre 30% pour les entreprises françaises. Et puis le taux de financement des entreprises allemandes est de 107% contre 67% pour les entreprises françaises. Cette plus grande indépendance vis-à-vis des banques explique que les entreprises allemandes soient moins endettées, à hauteur de 77%, que les entreprises françaises, qui le sont à 103%, ce qui est une différence de taille, particulièrement en ces temps de resserrement du crédit.
Enfin, les chefs d’entreprise allemands sont incités à une plus grande vigilance dans leur gestion. Le droit des faillites dans leur pays fait que, en cas de mise en liquidation, ce sont les créanciers qui sont privilégiés et les chefs d’entreprise sont dessaisis de la gestion de leur entreprise. En France, par contre, c’est l’entreprise qui est privilégiée pour protéger l’emploi.

Martin Levalois