Allemagne : abandon difficile du nucléaire

Allemagne : abandon difficile du nucléaire

Suite à la catastrophe japonaise de Fukushima, l’Allemagne avait décidé de sortir du nucléaire en une décennie. Une voie plus périlleuse qu’elle ne le pensait. Berlin comptait substituer le renouvelable au nucléaire.
Loin d’être gratuit, les charges financières occasionnées par ce changement nourrissent des protestations sans cesse croissantes. Lundi dernier, les leaders allemands de la fourniture électrique ont annoncé la hausse de 50 % de l’impôt sur la consommation. Ce, dans le but de soutenir la transition vers les énergies non polluantes. A titre d’illustration, un ménage de 3 personnes utilisant 3 500 Kwh sur une année verra sa facture augmenter de 60 euros (75 dollars américains) pour un total de 185 euros (230 dollars américains). L’addition devient donc très salée pour les Allemands, d’autant plus que leur pays se situe déjà en haut des prix moyens de l’électricité dans l’Union Européenne. Pour cause, 100 kWh valent 25,3 euros (31,5 dollars américains) à daté du deuxième semestre 2011.
En dehors des problèmes financiers, la route du nucléaire vers le renouvelable est parsemée de difficultés d’ordre technique.  Pour n’évoquer que la construction des lignes à haute tension, elle est confrontée en plus à un rejet au niveau local. Tout cela a obligé les opérateurs à s’investir maintes fois pour stabiliser le réseau. Et, quand le dépannage ne suffisait pas, l’Allemagne a dû puiser dans ses réserves. Cette ultime solution est survenue à deux reprises, en décembre et février dernier. Autre obstacle, c’est l’emplacement des éoliennes par rapport aux centres de consommation. Les parcs éoliens se situent plutôt en mer au nord de l’Allemagne.
A l’opposé, les industries et les usines sont plus nombreuses dans le sud du pays. A elles, se greffe tout logiquement une population importante. D’où, le transport de l’électricité entre ces deux points est lourd du point de vue financier.

Martin Levalois