Maroc : aller encore plus loin dans le microcrédit

Maroc : aller encore plus loin dans le microcrédit

Avec plus de 4.65 milliards de dollars US de microcrédits accordés sur les deux dernières décennies, le Maroc peut se targuer de son succès en la matière. Mais le Royaume n’a pas l’intention de s’endormir sur ses lauriers. C’est ainsi que les 11 et 12 octobre derniers à Skhirat, à l’occasion du Symposium international de la microfinance, la FNAM (Fédération Nationale des Associations de Microcrédit) et le CMS (Centre Mohamed VI de Soutien à la microfinance solidaire) ont exposé les grands axes de la nouvelle stratégie nationale pour développer cette activité. Il s’agit de multiplier par 5 d’ici 2020 l’encours du microcrédit, à 2.9 milliards de dollars US, soit 1.8% du Produit Intérieur Brut. Dans le même temps, le nombre de bénéficiaires doit passer de 800 000 actuellement à 3.2 millions, avec la création de 2 millions d’emplois à temps partiel additionnels. Cette nouvelle stratégie pourra compter sur un soutien des pouvoirs publics. Un projet de loi relatif au microcrédit, et qui modifie et complète la loi 18-97, est actuellement en cours d’examen. S’il est adopté dans sa forme actuelle, il permettra aux associations de microcrédit qui le désirent de changer de statut juridique et de devenir des établissements de crédit agréés par Bank Al-Maghrib. Les avantages qu’elles devraient en tirer ne sont pas négligeables puisque, tout en conservant leur structure à but non lucratif, leurs levées de fonds seront facilitées. Elles pourront également diversifier leurs services en les étendant aux assurances par exemple et être mieux intégrées dans le paysage financier du pays.

Le gouvernement prévoit également d’avantager les bailleurs de fonds, qu’ils soient nationaux ou internationaux, grâce entre autres à des exonérations et des incitations fiscales. Les pouvoirs publics ont déjà prouvé leur engagement dans le développement de la microfinance, notamment en élargissant le champ d’activité des associations de microcrédit et en renforçant le cadre de la supervision.

Martin Levalois