Maroc: les matériaux de construction

Maroc: les matériaux de construction

L’industrie marocaine des matériaux de construction se distingue avec une capacité de satisfaire à près de 95% les besoins nationaux. Mais ce chiffre avancé par David Toledano, le président de la FMC (Fédération des Matériaux de Construction) cache certaines difficultés qui pourraient à long terme constituer une menace pour ce point fort de l’économie marocaine. Il est vrai que le secteur est très structuré. Les producteurs des matériaux de constructions sont regroupés en une dizaine d’associations selon leur produit telles que l’APC (Association Professionnelle des Cimentiers), l’APIC (Association professionnelle de l’Industrie Céramique) ou encore l’AMM (Association Marocaine des Marbriers), des associations qui se retrouvent toutes dans la FMC. Les autres points forts de ce secteur sont la grande qualité de la production puisque les matériaux produits sont conformes aux standards internationaux mais aussi leurs prix compétitifs et le fait qu’ils soient facilement disponibles. Mais les lacunes ne manquent pas. En premier lieu le coût de l’énergie qui pèse sur la compétitivité marocaine sur les marchés des pays avec lesquels le Royaume a établi des accords de libre échange ou des accords préférentiels. Viennent ensuite les lenteurs de la réforme promise sur l’exploitation des carrières, l’informel ainsi que les importations. Les professionnels du secteur semblent plus au fait de l’urgence de la situation que les pouvoirs publics et ont déjà lancé plusieurs initiatives. Dans le domaine de l’énergie par exemple, les cimenteries Lafarge à Tétouan ou encore Ciments du Maroc dans le Sud ont construit des centrales éoliennes privées. Les céramistes ont également innové en mutualisant avec le groupe français Vitogaz un investissement important dans le stockage de gaz propane. Et pour l’exploitation des carrières, la FMC travaille à la préparation d’une proposition de loi en collaboration avec les responsables du ministère de l’Equipement et du Transport.

Martin Levalois