Maroc : modernisation du secteur apicole

Maroc : modernisation du secteur apicole

Le secteur de l’apiculture tente d’émerger malgré les perturbations de l’informel. Des projets sont lancés dans ce secteur et le  plus important, d’un budget de 21,58 millions de dollars, est développé dans la région de Rabat-Salé-Zemmour Zaer.
La modernisation du secteur apicole est en cours, avec une dizaine de projets développés depuis la signature en 2011 du contrat-programme sectoriel. Le grand projet de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër d’un investissement global de 21,58 millions de dollars, porte sur l’agrégation de 200 agriculteurs devant produire 1800 tonnes de miel à l’horizon 2021. Les neuf autres projets développés dans d’autres régions totalisent 6 millions de dollars d’investissement. Ils impliquent un ensemble de 3000 agriculteurs. Le chemin à parcourir est encore long, mais les professionnels voient dans ces projets le démarrage de la modernisation de la filière. Pour eux, l’agrégation des agriculteurs débouchera à l’organisation et la restructuration de la filière menacée par la production informelle et des importations de miel. La prédominance de la filière traditionnelle, 250 000 ruches et 25 000 apiculteurs, confirme l’importance de l’informel. Une part de plus de 50% de la production nationale de miel, estimée à 3 500 tonnes, est écoulée dans les circuits traditionnels à des prix variant de 8,39 à 41,96 dollars.  Les professionnels le déplorent, une telle concurrence gêne la filière organisée qui compte 120 000 ruches et 9 000 apiculteurs implantés essentiellement dans les régions de Souss-Massa, Tadla, Tiznit, Ouarzazate et Tafilalet.
En effet, dans le circuit de distribution moderne, un kilogramme de miel coûte entre 12 et 54 dollars en fonction de la qualité. Les importations qui accentuent la concurrence proviennent de plusieurs pays européens, d’Amérique du Sud et d’Asie. Le miel en provenance d’Asie et d’Espagne est vendu à un prix défiant toute concurrence puisqu’il ne dépasse pas 6 dollars. La stratégie mise en place consiste investir dans de projets apicoles modernes: projets d’agrégation, unités d’élevage modernes, unités de valorisation des produits de la ruche, unités de fabrication de cire, unités de production de matériel d’élevage et de transformation. Il est ainsi prévu, à l’horizon 2020, un investissement global de 167,85 millions de dollars pris en charge par l’Etat et les professionnels.

Martin Levalois

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