Egypte : la révolution de 2011 et son impact sur l’économie

Egypte : la révolution de 2011 et son impact sur l’économie

Les conséquences économiques de la révolution égyptienne de janvier 2011 qui s’est soldée par la chute de Hosni Moubarak s’alourdissent. Les autorités du Caire estiment que le coût économique de ces événements a représenté un manque à gagner de 5,85 milliards de dollars entre 2010 et 2011 contre 9,50 milliards de dollars entre 2011 et 2012.
L’économiste Pascal Devaux, expert du Proche et du Moyen Orient chez la banque BNP Paribas, présente la gravité de la situation : Le déficit budgétaire s’élève à 10% du PIB. Le pays recourt à des bailleurs de fonds internationaux pour se refinancer, faute de moyens sur le marché local. Pour l’année fiscale 2012-13, le gouvernement a besoin de 15 milliards de dollars, hormis le système bancaire local. Le gouvernement a du mal à trouver cette somme. Le Caire est soutenu financièrement par des pays « frères » comme le Qatar qui a octroyé un prêt de 5 milliards de dollars, le 8 janvier dernier, mais cela ne suffit pas. Trois plaies frappent aujourd’hui l’Egypte : l’inflation, la chute des salaires et le chômage. Le contexte n’est pas particulièrement favorable aux mesures d’économie ou aux réformes que le FMI pourrait demander au Caire. L’Etat subventionne beaucoup de produits de consommations courantes comme le gaz, l’électricité ou le pain. Mais la dépréciation de la livre égyptienne, faute de devises, entraîne la hausse des prix des produits composant le panier de la ménagère égyptienne. Selon l’Office central des statistiques, les prix ont grimpé de 4,5 % en moyenne en 2012 et les salaires ont chuté de 11,4 % sur la même période.
Les spécialistes affirment que le gouvernement égyptien se trouve dans une impasse. Le gouvernement a une double obligation : gager les bailleurs de fonds internationaux qui accepteraient de prêter de l’argent, moyennant des réformes économiques. Et satisfaire aux exigences des 85 millions d’égyptiens confrontés à la hausse du chômage et à l’inflation. Le taux officiel du chômage est de 12 % dans le pays et il monte jusqu’à 25 % chez les jeunes.

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