L’ambition du Maroc d’exporter son modèle économique en Afrique « se concrétise déjà sur le terrain »

L’ambition du Maroc d’exporter son modèle de développement économique sur le continent africain « se concrétise déjà sur le terrain », affirme jeudi le quotidien économique français +Les Echos+.

Le Royaume est « un pays qui change à vue d’oeil, en se développant, d’une part, sur son territoire, au rythme de vastes chantiers d’autoroutes, de TGV, de plates-formes industrielles ou d’infrastructures portuaires et aéroportuaires, de l’autre, en se donnant pour stratégie nationale d’exporter son propre modèle vers l’ensemble du continent », souligne le quotidien dans une enquête sous le titre « Comment le Maroc veut séduire ses +frères africains+ ».

Tout en mettant l’accent sur l’importance de l’implantation des groupes bancaires marocains en Afrique, comme Attijariwafa Bank et la BMCE Bank qui « affichent une stratégie claire vers le sud », le quotidien relève que « l’ambition du Maroc ne se limite pas aux biens et services ».

Le pays cherche à « revendre son savoir-faire en matière d’électrification, d’accès à l’eau potable, de construction debarrages, d’infrastructures routières et ferroviaires, de télécommunications et de nouvelles technologies », note-il, soulignant que « cette ambition se concrétise déjà sur le terrain ».

Le journal évoque, à cet égard, plusieurs expériences dont celle de l’Office national de l’électricité (ONE) dans le nord du Sénégal. Dans cette région qualifiée de grenier agricole du pays, l’ONE mène un projet d’électrification des zones rurales qui « suscite beaucoup d’espoirs », permettant l’accès à l’électricité à 20.000 foyers en 2012.

Pour autant, la vocation africaine du Maroc ne date pas d’aujourd’hui, relève le quotidien, notant que le Royaume s’est toujours considéré comme « un arbre dont les racines plongent en Afrique et qui respire par ses feuilles en Europe ». « SM le roi Mohammed VI a fait sienne cette phrase de son père, Hassan II. Et aujourd’hui, l’arbre marocain pousse à très grande vitesse », relève le journal.

« Au sommet Europe-Afrique du Caire (en 2000), Il (le Souverain, ndlr) annule la dette des pays les moins avancés du continent et exonère leurs produits de droits de douane à l’entrée sur le marché marocain », rappelle-t-il.

Mais, dans le cadre de la conjoncture économique mondiale, marquée par « une croissance européenne molle », le Maroc a choisi de se tourner vers l’Afrique, analyse le quotidien, notant que le « business avec le voisin est des plus délicats ».

« Plus les choses avancent, plus l’Algérie se referme sur elle-même. Elle a besoin d’un ennemi externe, et il s’agit du Maroc », relève le ministre de l’Economie et des Finances, M. Salaheddine Mezouar, cité par le journal.

Toutefois, le Maroc n’entend pas « tourner le dos à la vieille Europe », mais fait valoir sa volonté d’approfondir « la coopération triangulaire au bénéfice de populations africaines tierces », une ambition portée par SM le Roi Mohammed VI, indique le journal.

Cette ambition a été rappelée par le Premier ministre, M. Abbas El Fassi qui, lors de la 10ème rencontre de haut niveau franco-marocaine, le 2 juillet à Paris, a appelé de ses voeux « un partenariat franco-marocain pour le développement de l’Afrique », ajoute la même source.

« Le Maroc est une base exceptionnelle pour se développer en Afrique », relève +Les Echos+, citant le président du conseil de surveillance de Vivendi, Jean-René Fourtou, dont la filiale Maroc Telecom est déjà implantée dans trois pays subsahariens. « les cadres marocains sont bien mieux placés que les Français pour y réussir une implantation », a-t-il dit à l’adresse des patrons français réunis avec leurs homologues marocains à l’occasion de la rencontre de haut niveau.(MAP)

Martin Levalois

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