Quatorze nations africaines à l’honneur aux cérémonies du 14 Juillet à Paris

Cinquante ans après leur accession à l’indépendance, quatorze pays africains sont cette année les invités d’honneur des cérémonies du 14 Juillet à Paris, en signe de reconnaissance de la France aux soldats de ses anciennes colonies ayant combattu pour sa liberté.

(Par Noureddine HASSANI)

Pour l’Elysée, cette invitation à la fête nationale de la France est aussi l’occasion de confirmer la rénovation de ses « liens privilégiés » avec l’Afrique et de construire avec ses partenaires africains « une relation résolument équilibrée, transparente et décomplexée ».

Treize chefs d’Etat (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Congo, Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, République centrafricaine, Sénégal, Tchad, Togo) ainsi que le ministre de la Défense de la Côte d’Ivoire sont attendus à Paris pour la célébration de l’événement.

Au menu des manifestations, un déjeuner de travail, réunira le président français Nicolas Sarkozy avec ses homologues africains présents ainsi que le ministre ivoirien, mardi au Palais de l’Elysée, autour du « partenariat rénové » entre la France et les pays africains invités.

Axé sur la question du développement de l’Afrique, ce mini-sommet « familial » permettra de faire le point sur les évolutions engagées au cours des dernières années et de tracer les perspectives pour l’avenir, précise-t-on à la présidence française.

Pour sa part, la Première Dame de France, Carla Bruni-Sarkozy, accueillera le même jour les épouses des chefs d’Etat présentes pour une « rencontre amicale » à laquelle participera également M. Michel Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui soutient l’action de Mme Bruni-Sarkozy en tant qu’Ambassadrice mondiale de la protection des mères et des enfants contre le sida.

Mais le point d’orgue de ces festivités sera sans doute la participation des troupes de 13 des 14 pays invités, mercredi, au traditionnel défilé militaire du 14 juillet sur l’avenue des Champs-Elysées.

« Des milliers de soldats venus d’Afrique sont morts pour la France lors des deux guerres mondiales », écrit le président Sarkozy, assurant que leurs successeurs seront accueillis « en frères d’armes » mais aussi « en représentants de nations indépendantes, à l’histoire déjà longue ».

« C’est le lien du sang que nous célébrons, le lien né de la contribution des troupes africaines à la défense et à la libération de la France », affirme M. Sarkozy dans un message d’invitation.

Pour preuve de ce devoir de mémoire, des anciens tirailleurs africains ayant participé à la Seconde Guerre mondiale ont aussi été conviés à assister à la fête nationale française.

Lors du tradition défilé, les treize nations africaines battront le pavé de la « plus belle avenue du monde » par détachements de 38 hommes chacun, dans l’ordre alphabétique : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo.

En tête du défilé, le Bénin sera représenté par sa compagnie des « Amazones », une formation intégralement féminine.

Le défilé démarre avec un défilé aérien, conduit par les Alpha Jet de la Patrouille de France, avec la participation d’une vingtaine d’appareils de l’aéronavale qui célèbre son centième anniversaire.

Il prendra fin lorsque huit parachutistes se poseront devant la tribune d’honneur, place de la Concorde, porteurs des couleurs françaises et européennes et des drapeaux des quatorze nations invitées, dont celui de la Côte d’Ivoire.

La fête du 14 juillet constitue l’apogée des manifestations de célébration des cinquantenaires des indépendances africaines, organisées tout au long de l’année 2010 en France comme dans les pays concernés.

L’engagement de la France dans ces initiatives a pour objectif de « faire le point sur la véritable histoire de la colonisation, avec ses aspects glorieux et ses aspects honteux », selon l’ancien ministre français et Secrétaire Général du Cinquantenaire des Indépendances Africaines, Jacques Toubon.

Quelque 250 projets de manifestations pour une enveloppe de 16,3 millions d’euros avaient ainsi été retenus par la France dans le cadre du financement de ces festivités, avait-il annoncé en avril dernier.

L’année 1960 a vu l’accession à l’indépendance du Sénégal, Cameroun, Côte d’Ivoire, Madagascar, Niger, Congo, République centrafricaine, Gabon, Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Bénin, Togo et du Tchad, tous des anciennes colonies françaises.(MAP)

Martin Levalois

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