La CEMAC s’apprête à imprimer son franc CFA

La CEMAC s’apprête à imprimer son franc CFA

La Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) et la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) décident de lancer un appel d’offre en vue d’imprimer elles-mêmes le Franc CFA.

La décision, prise par le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Centrafrique, la Guinée équatoriale et le Tchad, surprend plus d’un, dans un contexte où le Franc CFA suscite des polémiques.

«La Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) envisage d’acquérir, sur fond propres, le matériel destiné au traitement des signes monétaires. À cet effet, elle invite, les entreprises remplissant les conditions requises, à présenter une offre au plus tard le 1er juillet. L’appel à concurrence est subdivisé en deux lots indépendants », indique un communiqué de la banque centrale.

« Le premier concerne 600 rouleaux de feuillards synthétiques siglés « BEAC ». Le second lot concerne 54 machines à cercler les billets de banque, et le Dossier d’appel d’offres (DAO) doit être rédigé en français et retiré au siège de la BEAC, moyennant le paiement d’un montant non remboursable de 100 000 FCFA par lot ou l’équivalent dans une monnaie librement convertible », précise le texte.

Cet appel d’offre annonce la fin de l’impression des billets FCFA de la zone CEMAC à Chamalières, une bourgade dans la région de Clermont-Ferrand en France. Jusqu’ici des droits de tirage étaient reversés à l’Etat français. Ceci va bouleverser la politique française d’émission qui date des lendemains des indépendances africaines.

La décision d’imprimer les billets de banques en terre africaine va permettre de faire des économies sur les frais et droits de tirage, et de créer des emplois dans l’espace CEMAC, analyse-t-on.

Selon certains observateurs, cette décision va Faire de la BEAC l’agent opérationnel de la politique monétaire en Afrique centrale. Elle aura donc pour prérogative de définir et conduire la monnaie de manière indépendante libre et autonome, sans la garantie de la France et sans sa présence dans le Conseil d’administration pour que les Etats de la CEMAC prennent entièrement en main leur destin.

Martin Levalois

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