Alassane Ouattara demande au FMI plus de souplesse envers les Etats africains
Le président ivoirien Alassane Ouattara plaide pour un assouplissement des conditions d’obtention des facilités auprès du Fonds monétaire international (FMI).
Au cours d’un débat virtuel organisé à l’occasion du 60ème anniversaire du département Afrique du FMI, Alassane Ouattara a appelé le Fonds à être plus flexible envers les économies africaines, pour leur permettre de relever leurs défis, dans la perspective d’une relance économique post Covid.
Cet ancien fonctionnaire du FMI, qui maitrise bien ses procédures, il est important de procéder à une réforme en profondeur de l’institution, et à une amélioration des mesures prises pour aider les pays africains à se sortir de la crise de la covid-19.
Le président Ouattara demande au FMI de faire preuve de souplesse concernant le taux de déficit public exigé des Etats africains qui souhaitent bénéficier d’un financement de l’institution. «Lorsqu’on regarde le ratio déficit/PIB, c’est 9% aux USA et près de 8% en France. L’Allemagne qui a toujours été un pays excédentaire va cette année enregistrer un déficit de 6%. Pourtant, dans le cadre de nos échanges, on parle d’un déficit de 4% pour les pays africains. C’est impossible», a déclaré le chef de l’Etat ivoirien.
«Si le FMI continue à faire preuve de rigidité sur les questions de déficit pour les pays pauvres durant cette période de pandémie, je suis désolé madame Georgieva (directrice du FMI, Ndlr) mais vous aurez des problèmes avec tous les pays», a-t-il soutenu.
«Nous ne pouvons pas accepter que la France par exemple ait un déficit de 8% et que la Côte d’Ivoire soit obligée d’avoir un déficit de 4%. Ce n’est pas viable», a-t-il déploré.
Pour permettre à l’Afrique de faire face à ces besoins relatifs à la lutte contre la pandémie et le terrorisme, Alassane Ouattara demande au FMI de créer un cadre favorable à une meilleure entraide entre les pays développés et les moins avancés. «Les pays du G7 et du G20 doivent faire preuve de solidarité. Je pense qu’ils sont égoïstes», a-t-il laissé entendre.
Au-delà de la solidarité entre riches et pauvres, le dirigeant a plaidé pour une réforme en profondeur du FMI. L’ancien directeur Afrique du FMI souhaite une meilleure représentativité de l’Afrique, notamment de l’Afrique subsaharienne qu’il estime lésée dans le processus décisionnel du Fonds.