La Mauritanie affiche un taux de croissance de 5,2 % en 2022 (Banque Mondiale)
La Mauritanie a connu une accélération de sa croissance économique qui est passée de 2,4 % en 2021, à 5,2 % en 2022, relève la Banque Mondiale (BM), dans sa sixième édition du Rapport sur la Situation Economique en Mauritanie, intitulé «Naviguer dans la tempête – Comment l’urbanisation et le changement climatique affectent les risques d’inondation en Mauritanie».
Cette performance serait soutenue par une augmentation significative des exportations et une consommation privée résiliente, selon le rapport qui affirme, toutefois, qu’en dépit de cette forte dynamique, la croissance reste légèrement inférieure au niveau d’avant la pandémie et à la croissance potentielle.
L’inflation annuelle moyenne dans ce pays ouest-africain, est passée de 3,6 % en 2021 à 9,5 % en 2022, dans un contexte de hausse des prix internationaux des produits de base.
La Mauritanie a également connu de nouveaux défis majeurs avec des catastrophes liées au climat qui ont eu un lourd impact humain dans le pays et posent des difficultés pour la durabilité de la croissance.
Alimentées par l’expansion anarchique des villes et l’inadéquation des systèmes de drainage, les inondations sont de plus en plus perturbatrices sur le plan économique, poursuit le rapport.
«Il est aujourd’hui primordial de comprendre les facteurs à l’origine des inondations et d’identifier les opportunités qui ressortent de ces nouveaux défis, afin de les contrer et développer une Mauritanie de demain résiliente et inclusive», préconise la Banque Mondiale.
L’économiste principal de la Banque pour la Mauritanie, Urbain Thierry Yogo, souligne quand à lui, la nécessité de renforcer la résilience et l’inclusion face à ces nouveaux défis liés aux chocs climatiques récurrents qui ont un impact humain, infrastructurel et économique important.
«Les priorités en matière d’adaptation et de résilience pour le pays reposent sur des composantes telles que la protection sociale, la réduction des inégalités de sexe, la protection des infrastructures ou encore la transition énergétique», a-t-il suggéré.
Le rapport de la BM propose plusieurs options de réformes afin de renforcer la résilience aux chocs climatiques tels, l’adoption d’un décret visant à établir un cadre institutionnel consolidé et unifié pour la préparation et la réponse aux urgences, l’adoption d’une nouvelle loi sur l’urbanisme et la construction afin de rendre le développement urbain plus résilient, ou encore l’élaboration d’une politique de gestion intégrée des ressources en eau.