Tunisie : Démobilisation des employés
Chambres mixtes et bureaux d’études internationaux s’inquiètent de plus en plus pour la mobilisation des ouvriers tunisiens dans la réalisation de leurs tâches. Une très longue période de contestation sociale avait succédé à la révolution du Jasmin. Grèves et sit-in avaient paralysé le secteur industriel, contraignant de nombreuses entreprises, notamment étrangères, à quitter le pays pour des cieux plus favorables. Plus d’un an et demi après, la situation ne semble pas être revenue à la normale. De nombreuses enquêtes révèlent qu’absentéisme et relâchement sont devenus le lot quotidien du secteur manufacturier, avec les conséquences que cela implique pour la compétitivité de la Tunisie. Ces derniers mois, le taux d’absentéisme dans la quasi-totalité des entreprises tunisiennes, oscillerait entre 15 et 20%, ce qui constitue un record. La Fenatex (Fédération Nationale du textile) déplore la répercussion négative que ce phénomène a eu sur l’activité de ses usines. Même l’administration publique n’est pas épargnée. Ces enquêtes réalisées par les chambres mixtes et les bureaux d’études révèlent que la cause principale de cette situation est le fait que le travailleur tunisien, culturellement, ne s’est jamais identifié à son entreprise ce qui explique le peu d’intérêt qu’il accorde à sa pérennité.
Et avec le nouvel état d’esprit insufflé par la révolution, la marge de manœuvre des chefs d’entreprise est très limitée. Ils craignent de réagir par des mesures disciplinaires, craignant une mobilisation revendicative de l’ensemble du corps des salariés à d’éventuelles mesures de coercition.