Pays-Bas: le calme avant la tempête ?
Les Pays-Bas sont l’un des trois derniers pays européens à avoir toujours la note AAA. Mais ce vernis de prospérité économique cache une situation qui fait beaucoup penser à celle des Etats-Unis d’avant la crise financière 2008-2009 ou encore à celle que vit l’Espagne aujourd’hui. Les banques néerlandaises ont facilité à l’extrême l’accès aux crédits immobiliers, peu limités en termes de montants, et avec des taux d’intérêt particulièrement avantageux.
Selon certains médias européens, ces prêts pouvaient aller jusqu’à 100% de la valeur marchande de la nouvelle maison au plus fort du boom immobilier en 2008. L’Etat néerlandais y est allé de sa contribution, notamment avec une déduction fiscale des intérêts hypothécaires, pour favoriser l’accès à la propriété. Seulement voilà, depuis 2007-2008, les prix de l’immobilier se sont effondrés de 20%. La Banque centrale des Pays-Bas révèle que 500 000 ménages néerlandais sont aujourd’hui en situation de faillite technique avec une valeur marchande de leur maison inférieure à leur prêt hypothécaire. Et un rapport de la banque UBS prédit que la situation pourrait s’aggraver encore. La situation des Pays-Bas est alarmante car le solde cumulatif des crédits hypothécaires équivaut à 110% de la taille de leur économie, soit plus du double de la moyenne européenne. La marche vers une crise financière au pays de la tulipe semble inéluctable. Elle est toutefois ralentie d’une part par le fait que, selon les données publiées, seul 1% des détenteurs d’hypothèques sont en retard de plus de 60 jours dans leurs paiements mensuels, d’autre part par le fait que la plupart des propriétaires aient souscrit à des contrats à taux fixe et souvent sur une durée de dix ans.
Reste à voir si ces verrous tiendront le choc du ralentissement de l’économie, de l’endettement des consommateurs et de la crise de la zone euro.