Egypte : l’appétence du milliardaire Sawiris
Le milliardaire Naguib Sawiris se dit prêt à débourser une grosse fortune pour l’acquisition de nouvelles parts dans le marché de la téléphonie dans une Europe en crise. Il s’intéresse en particulier à l’opérateur téléphonique Telecom Italia, dans lequel Sawiris compte injecter 5 milliards d’euros, pour acquérir jusqu’à 30% de son capital. L’information a été confirmée le 12 novembre dernier, par l’opérateur italien qui reconnait avoir reçu une manifestation d' »intérêt » de la part de Sawiris, dont il prend acte et compte étudier.
Les ambitions du président fondateur de l’opérateur égyptien Orascom Telecom, vont plus loin, puisque trois jours après cette annonce, un journal londonien révèle que Sawiris veut également mettre la main sur l’opérateur SFR détenu par le groupe français Vivendi qui semble chercher à sacrifier l’une de ses trois filiales (SFR, Maroc Télécom ou le brésilien GVT) pour pouvoir rééquilibrer son activité à travers des cessions et tenter de mettre fin à la décote boursière dont il souffre depuis longtemps. Le groupe privilégie pour le moment, la piste du recentrage sur l’activité médias aux dépens de la téléphonie.
Concernant le rachat de la SFR, Sawiris qui a déjà mené plusieurs opérations de rachat ou de prise de participation dans des opérateurs du monde entier, admet néanmoins qu’il s’agit d’un morceau suffisamment gros pour qu’il puisse l’avaler tout seul. La valeur des actions de SFR étant estimée actuellement entre 13 et 14 milliards d’euros, l’homme d’affaires égyptien devrait probablement chercher une alliance pour pouvoir conclure la transaction avec Vivendi. N’empêche que Sawiris qui a bâti sa fortune dans le ciment, pourrait jouer le tout pour le tout, en faisant une offre sur la totalité du capital de SFR.
Les ambitions de cet homme s’expliquent par sa grande familiarité avec le monde des télécommunications. Il est à l’origine de la création de l’un des grands concurrents de Telecom Italia, Wind (qui fait aujourd’hui partie du groupe Vimpelcom). Il possède toujours d’autres actifs dans le secteur, notamment en Corée du nord. Le grand problème pour Sawiris est que Vivendi préfère céder l’une de ses filiales à un ou des acquéreurs de l’Hexagone plutôt qu’à des acheteurs étrangers pour s’épargner d’éventuelles contestations sociales.