L’Algérie et le Niger sollicités dans la résolution de la crise malienne

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta vient d’achever une visite officielle de trois jours entamée dimanche dernier qui l’a amené en Algérie puis au Niger. Cette tournée a été largement consacrée à l’application de l’accord de paix au Mali alors que ce dernier est menacé par la situation tendue à Anéfis.
En Algérie, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, accompagné de plusieurs ministres, a rencontré plusieurs dirigeants algériens, à commencer par le Premier ministre Abdelmalek Sellal et le président Abdelaziz Bouteflika. Les ministres des Affaires étrangères respectifs des deux pays, Abdoulaye Diop et Ramtane Lamamra, se sont également entretenus. Acteurs clés des négociations maliennes, les chefs de la diplomatie des deux pays se sont concertés sur la mise en œuvre du processus de paix. De l’Algérie, la délégation malienne est arrivée mardi au Niger. En plus d’une rencontre entre les deux présidents, la délégation malienne a rencontré une délégation nigérienne pour une séance de travail, là encore consacré à la crise malienne. L’Algérie et le Niger sont des pays très mobilisés dans la résolution de la crise malienne. L’accord de paix au Mali a d’ailleurs été obtenu en grande partie grâce à un long travail de médiation du gouvernement algérien.
Or, cet accord est aujourd’hui en grand danger. La ville stratégique d’Anéfis est le théâtre de la première violation du cessez-le-feu depuis plus de deux mois. La localité est toujours occupée par les membres de la Plateforme, une alliance de groupes armés pro-gouvernementaux, malgré leur promesse de se retirer. Les rebelles de la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad) qui regroupe les différentes factions rebelles du Nord du Mali pour leur part affirment qu’ils sont prêts à reprendre les armes si leurs adversaires ne quittent pas immédiatement Anéfis. A la mi-août, le Premier ministre nigérien Brigi Rafini avait tenté, sans succès, d’organiser une rencontre destinée à apaiser les tensions entre les leaders de la Plateforme et ceux de la CMA.