Algérie : Bouteflika met fin à l’ère du général Médiène
Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika vient d’envoyer à la retraite le redoutable chef des renseignements militaires, le général Mohamed Médiène dit Toufik, qui cède ce poste stratégique qu’il a occupé durant un quart de siècle à son ex-adjoint, le général Athmane Tartag.
Cette décision, qui a été rendue publique dimanche par voie de communiqué de la présidence algérienne, semble être le point d’orgue de la restructuration du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), entamée depuis le début de cette année.
Désormais, c’est le général Athmane Tartag, ex-adjoint de Mohamed Médiène, qui sera le patron des services de renseignements militaires algériens.
Il faut noter qu’il avait été démis de son ancien poste au DRS avant d’intégrer l’état-major et puis de devenir conseiller à la présidence de la République pour la sécurité. Le général Tartag, qui est réputé très rigoureux, est célèbre pour avoir été à la tête, au cours des années 1990, du centre d’investigation militaire, où, d’après certaines organisations de la société civile, des activistes islamistes ont subi des tortures.
Le plus curieux dans cette nomination, c’est que le nouveau chef des renseignements algériens était déjà à la retraite. Quoi qu’il en soit, il aura fort à faire pour passer derrière son illustre prédécesseur, aujourd’hui âgé de 76 ans.
En effet, le général Médiène fait partie des hommes les plus influents au pouvoir en Algérie. Il est le dernier membre du collège des généraux qui a contraint l’ex-dirigeant algérien, Chadli Bendjedid, à démissionner et suspendu le premier scrutin législatif de ce pays maghrébin alors que les islamistes du Front Islamique du Salut (FIS) en étaient arrivés en tête du premier tour ayant eu lieu le 26 décembre 1991.
Plus récemment, le général Médiène subissait régulièrement les attaques de certains proches du président Bouteflika, dont le secrétaire général du Front de Libération Nationale (FLN), Amar Saadani.