Le FMI passe à la loupe l’évolution du secteur bancaire marocain en 10 ans
Le Fonds monétaire international (FMI) a passé à la loupe le secteur bancaire et financier marocain durant la décennie qui s’achève, dans son dernier rapport consacré à l’évaluation du secteur financier des pays membres du Fonds.
« En dix ans, le système financier marocain a grandi en taille et en complexité. Des liens accrus ont été enregistrés entre les secteurs bancaires et des assurances ainsi qu’une expansion significative en Afrique subsaharienne. Malgré ce développement, les risques pesant sur la stabilité financière sont limités. Les banques locales sont bien capitalisées et rentables et leurs sources de financement stables », c’est en ces termes que le fonds peint l’économie marocaine entre 2005 et 2015.
Le contrôle bancaire est efficace et devrait continuer à se renforcer, particulièrement avec l’adoption prévue de la nouvelle loi portant sur les statuts de la Banque centrale qui renforcerait davantage son indépendance et son rôle en matière de supervision bancaire, de stabilité financière ainsi que de surveillance des infrastructures des marchés financiers, commente l’institution financière internationale.
Tout n’est pas aussi rose souligne le FMI, mettant en garde le secteur bancaire marocain contre les prêts non performants (créances douteuses après un retard de paiement de X jours) qui ont augmenté «récemment» en raison de la vulnérabilité enregistrée dans certains secteurs, particulièrement chez les entreprises impliquées dans la construction et l’immobilier.
Les experts du FMI alertent sur la vulnérabilité des banques face aux défaillances des grandes d’entreprises ainsi qu’au risque de retraits massifs de dépôts des grands comptes.
Par ailleurs, le Fonds prévient de l’interdépendance entre les grandes banques et les assureurs de la place, qui doit être surveillée de près. Et pour cause, les assureurs restent vulnérables aux éventuelles faillites des banques (partenaires ou maison mères).
Il conseille également de surveiller étroitement l’évolution des créances en souffrance, même si elles sont bien approvisionnées, ainsi que la concentration des engagements. Selon la Banque centrale, les créances en souffrance s’élevaient à 56,14 milliards de DH en 2015, soit +6,9% qu’en 2014.
«Bien que ces difficultés soient peu susceptibles d’affecter la stabilité financière du pays à l’heure actuelle, une surveillance étroite des prêts à risques devrait être renforcée», recommandent les experts du FMI dans ce document de 46 pages édité en anglais.