Algérie/ Adhésion OMC : De la nécessité de réviser l’accord d’association avec l’UE
L’accord d’association entre l’Algérie et l’Union Européenne, constituerait dans sa mouture actuelle, une entrave au processus d’adhésion de ce pays maghrébin à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), estime l’ancien ministre du Commerce, l’économiste El Hachemi Djaaboub, qui juge nécessaire la révision dudit accord avant la poursuite des négociations avec l’OMC.
Intervenant lors d’une conférence organisée par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) algérienne, Djaaboub relève que «les avantages accordés à l’UE dans le cadre de cet accord, notamment en termes de démantèlement tarifaire, entravaient l’adhésion de l’Algérie à l’OMC».
L’ancien ministre du Commerce, a expliqué que l’organisation mondiale exigeait du pays candidat à l’adhésion, d’accorder aux pays membres de l’OMC, les mêmes avantages qu’il accorde à d’autres pays au titre d’accords préférentiels, ce qui oblige l’Algérie à faire bénéficier tous les pays membres de l’OMC des avantages qu’elle accorde à l’UE.
Lorgnant les avantages que l’Algérie peut tirer de son adhésion à l’organisation onusienne, El Hachemi Djaaboub a souligné qu’après son adhésion à cet espace commercial qui comprend 162 pays, son pays pourra établir des échanges économiques et commerciaux avec d’autres pays du monde, et rattraper le retard et partant se mettre au diapason des pays qui ont franchi des étapes importantes dans ce domaine.
Il a notamment plaidé, pour la révision de l’accord avec l’UE qui engendre des pertes financières au trésor public algérien de l’ordre de près de 3 milliards de dollars par an depuis son entrée en vigueur en 2005. Ledit accord prévoit un démantèlement tarifaire graduel jusqu’à l’exonération douanière totale en 2020. En contrepartie, l’UE qui s’était engagée à aider l’Algérie à adhérer à l’OMC, n’aurait pas respecté, selon Djaaboub, cet engagement.
Il a en revanche affirmé que les appréhensions quant aux impacts négatifs de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC, sur l’économie nationale, étaient sans fondement.