Maroc: Détérioration des délais de paiement
De 15% en 2015, les entreprises marocaines qui ont enregistré un délai supérieur à 90 jours, passent à 33% cette année, selon une enquête de paiement Coface.
Les délais de paiement se détériorent au Maroc, conclut l’assureur qui souligne que les entreprises opérant dans la distribution et le BTP sont les plus exposées.
La détérioration des délais de paiement est le reflet d’un ralentissement de l’activité économique, estime Coface dans son «Enquête 2016 sur le comportement de paiement des entreprises au Maroc», dont les résultats ont été publiés le 20 septembre.
«Alors que l’enquête de paiement Coface de 2015 a montré que 30% des entreprises interrogées ont enregistré un délai compris entre 30 et 60 jours entre la date d’émission de la facture et la date d’encaissement, leur nombre n’excède pas 24% en 2016», indique l’étude menée auprès de 208 structures.
«Il apparaît que les entreprises présentant les délais de paiement les plus longs sont celles qui percevaient le plus une stagnation de l’activité. Ces dernières sont plus nombreuses en 2016 (55%) qu’en 2015 (40,3%)», précise Coface.
En outre, les délais de paiement moyens varient en fonction du secteur d’activité des entreprises. La distribution et le BTP se caractérisent, en particulier, par des délais de paiement excédant 90 jours (plus de 57% pour le négoce et la distribution et 55% pour la construction et le BTP).
Le BTP compte parmi les secteurs dont l’évolution des délais de paiement entre 2015 et 2016 est la plus marquée, ce qui a pour conséquence « d’affecter la trésorerie des entreprises de cette branche», indiquent les experts de Coface.
Pour ce qui est du secteur du commerce et de la distribution, il souffre également d’une dégradation des délais de paiement avec une hausse de plus des 23% des entreprises déclarant plus de 120 jours de délai moyen.
En revanche, d’autres secteurs tels que les services aux entreprises et l’agroalimentaire présentent des délais de paiement inférieurs à 90 jours, voire à 60 jours pour l’agroalimentaire/agriculture. L’étude montre également que les grandes entreprises ont tendance à accumuler des retards plus longs que les plus petites entités.