Le taux d’endettement de la Tunisie franchit la barre des 75%
Le taux d’endettement de la Tunisie a atteint des proportions qui inquiètent même les gouvernants de Tunis, dépassant actuellement la barre des 75%, a averti le ministre tunisien du développement, de l’investissement et de la coopération internationale, Fadhel Abdelkafi.
La dépendance de la Tunisie des emprunts sur le marché financier mondial s’accroît et oblige le gouvernement tunisien à suivre à la lettre le programme de réformes préconisé par les bailleurs de fonds internationaux, avertit le ministre Abdelkafi.
Une dette extérieure qui se creuse, un budget de fonctionnement en hausse, la Tunisie entre dans une zone à haut risque, analyse-t-on. Une situation alarmante qui accentue la dépendance de l’Etat tunisien des emprunts sur le marché international comme le confirme l’accord de prêt conclu dans le cadre d’un mémorandum d’entente entre l’UE et la Tunisie à Bruxelles en avril dernier.
Estimé à 500 millions d’euros, le prêt constitue un apport direct au budget de l’Etat tunisien. Mais l’enveloppe n’est pas un don. Si elle permet de combler un flagrant déficit au niveau de la masse salariale qui s’élève actuellement à plus de cinq milliards d’euros, elle permet en même temps à l’UE d’avoir un droit de regard sur le programme de réformes économiques de la Tunisie, en accord avec le Fonds monétaire international (FMI) qui a apporté en 2016 un soutien financier de 640 millions d’euros à ce pays d’Afrique du Nord.
Parmi les règles fixées par le FMI et l’Union européenne, pour permettre à la Tunisie de relancer la croissance de son économie, de créer plus d’emplois et résorber le chômage de masse, figurent entre autres la réforme des institutions financières et l’amélioration du climat des affaires.
La Tunisie qui traverse une situation financière de plus en plus alarmante est obligée de se plier à cette « pression insoutenable » car le pays pourrait se retrouver dans l’incapacité de verser les salaires des fonctionnaires pour les mois d’août et septembre sans l’aide de l’UE ou encore du FMI.