RDC : L’état congolais responsable des faillites bancaires

RDC : L’état congolais responsable des faillites bancaires

L’Etat de la République démocratique du Congo (RDC) est en partie  responsable des difficultés que traversent les institutions financières du pays, a estimé le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Deogratias Mutombo Mwana Nyembo.

Le démembrement du territoire national a défavorisé la bonne marche de plusieurs banques, a expliqué le gouverneur de la BBC, en marge d’une  conférence sur l’amélioration du climat des affaires en RDC, initiée par le premier ministre.

Certaines entités issues de ce découpage administratif n’accueillent  aucune agence bancaire, faute de dynamisme économique. Dans leur  stratégie d’implantation, les banques privilégient les régions minières, les grandes villes et une poignée de centres urbains dans l’est du pays, a relevé Mwana Nyembo, ajoutant que la mauvaise gestion faisait le reste.

Le gouverneur impute la responsabilité des faillites bancaires à l’Etat. «Si la Banque congolaise est tombée, c’est l’Etat. Si la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC) est tombée, c’est toujours l’Etat et ses démembrements qui en sont responsables», a insisté Nyembo.

«Avant le démembrement des nouvelles provinces, les anciens gouverneurs avaient contracté des dettes auprès des banques. Mais actuellement les nouvelles provinces ne veulent pas en parler ni restituer cet argent. Les nouveaux gouverneurs ne veulent pas initier des pourparlers sur ce dossier», a-t-il indiqué.

De manière subtile, il a demandé à l’Etat que les domaines financiers soient gérés uniquement par la Banque centrale. Selon le gouverneur de la BCC, le secteur bancaire congolais souffre d’une fragilité chronique.

Les résultats publiés au début du mois d’août, ressortent que le total du bilan des  établissements bancaires en RDC reste insignifiant (5 milliards de dollars) pour un pays de plus de 70 millions d’habitants. Quant au taux de bancarisation, il est nettement en deçà de la moyenne d’Afrique subsaharienne, qui se situe à 25 %.

Entre  autres facteurs plombant les institutions financières en RDC, certains opérateurs économiques pointent du doigt le fait que certaines banques soient des banques familiales où les responsables se servent «des caisses» sans suivre des procédures requises en la matière et sans être inquiétés.

Aliste Flandrain

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