L’Algérie appelée à actualiser sa législation relative à la protection des biens culturels immobiliers
L’Algérie doit mettre à jour sa législation relative à la protection des biens culturels immobiliers, ont recommandé les participants au séminaire national, sur la protection légale des propriétés et biens culturels, qui a pris fin ce lundi 16 décembre à Constantine.
Qualifiant de « dépassée » la législation régissant actuellement la gestion de ce domaine, les participants ont insisté dans leurs recommandations, sur la révision notamment de l’article 98 de la loi 89-04 relative à la protection du patrimoine culturel. Ils proposent l’introduction des lourdes peines pour mieux lutter contre toute forme d’agression ciblant les vestiges ou autres sites historiques.
« L’actuelle loi en vigueur inflige des peines allant de 2.000 à 10.000 DA pour toute infraction d’occupation ou utilisation illégal d’un bien culturel immobilier classé», a rappelé la présidente du séminaire, Hanane Samiha Khoualdia, jugeant cette amende très légère. Elle a souligné l’importance de l’adaptation de la loi en vigueur pour une meilleure protection de la mémoire collective.
Les lois régissant ce domaine remontent à plus de deux décennies, souligné Mme Khoualdia qui a insisté sur la nécessité d’adapter le cadre légal à l’évolution internationale en la matière, en prenant en considération les classifications établies par l’UNESCO.
Les participants, venus de différentes universités algériennes, ont appelé également à l’introduction de mesures et règles spécifiques pour la restauration des biens culturels revêtant des caractères particuliers et ont insisté sur l’importance de former des experts qualifiés en la matière.
Dans leurs recommandations, ils ont également prescrit l’activation du rôle de la police urbaine, la modernisation de la cartographie archéologique du pays et l’utilisation des techniques de pointe en matière d’information et de communication.
Organisé à l’initiative de l’université des Frères Mentouri, ce séminaire a eu à traiter de plusieurs volets notamment en lien avec le caractère légal, urbain, sécuritaire, technique, économique et touristique du domaine du patrimoine culturel algérien.