Italie: Fiat compte investir 20 milliards d’euros
Le groupe automobile italien Fiat a confirmé samedi au cours d’une rencontre avec le chef du gouvernement Silvio Berlusconi la volonté d’investir 20 milliards d’euros dans le pays afin de parvenir à une production de 1,4 million de voitures par an.
« Le président et l’administrateur délégué de Fiat, John Elkann et Sergio Marchionne, ont confirmé au gouvernement l’intention de poursuivre les objectifs de développement (…) qui prévoient la croissance de la production dans notre pays passer de 650.000 à 1,4 million de voitures (par an, ndlr), un objectif soutenu par un investissement d’environ 20 milliards d’euros », indique un communiqué du gouvernement.
La réunion entre les deux dirigeants de Fiat et Silvio Berlusconi, entouré, entre autres, des ministres de l’Economie et de l’Industrie ainsi que des responsables du Piémont où se trouve le siège du constructeur automobile, avait pour objectif de dissiper l’inquiétude provoquée par les déclarations de M. Marchionne affirmant qu’en cas de fusion Fiat-Chrysler, le groupe pourrait être basé aux Etats-Unis.
Fiat, qui a pris le contrôle opérationnel de Chrysler en juin 2009, détient une part de 25% et envisage d’exercer son option pour grimper à 51% avant le retour en Bourse de l’américain, prévu à la fin de l’année.
Les deux groupes se sont fixé pour objectif de devenir un géant de l’automobile capable de produire 6 millions de véhicules en 2014 contre moins de 4 millions actuellement.
« Le gouvernement prend acte de manière positive des intentions manifestées » par Fiat et « confirme sa volonté d’aider à réaliser les meilleures conditions de compétitivité » en Italie, ajoute le communiqué.
M. Marchionne s’est souvent plaint du manque de compétitivité des usines italiennes de Fiat, soutenant que les bénéfices du groupe étaient générés essentiellement à l’étranger.
Le patron de Fiat avait promis d’investir massivement en Italie, dans le cadre du plan industriel, en échange de plus de flexibilité de la part des organisations syndicales et le gouvernement a tenu à souligner que « les relations industrielles constructives » entre syndicats et direction, « en mesure de garantir la gouvernabilité des usines, sont déterminantes ».
Le patron italo-canadien est notamment accusé par certains syndicats et une partie de la gauche de « chantage » pour avoir fait adopter en janvier un accord durcissant les conditions de travail dans l’usine de Mirafiori de Turin qu’il veut étendre aux autres usines italiennes en échange du lancement d’investissements.
« Fiat est une grande multinationale qui grandit dans le monde mais qui reste avec un coeur italien », a affirmé le ministre de l’Industrie Paolo Romani, soulignant que le groupe considère la péninsule « comme un point de départ ».
« Toutes les polémiques sont désormais closes », a-t-il ajouté.
Sergio Chiamparino, maire de Turin, où se trouve le siège du groupe, a tenu un discours beaucoup plus prudent, affirmant que les patrons de Fiat ont confirmé « l’italianité » de la société mais « dans un contexte en évolution dynamique qui demande un travail quotidien pour que cela ne change pas ».
Le président de la province de Turin, Antonio Saitta, a eu aussi des propos plus prudents, assurant que selon M. Marchionne les conditions pour que la ville reste le siège de la direction du groupe « seront discutées en 2014 ».(AFP)