Sahel: 10% des populations dépendent de l’orpaillage artisanal
Compte tenu de la portée de l’orpaillage artisanal dans l’économie des pays du sahel, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) envisage à réglementer le secteur. Sédiko Douka, Commissaire de la CEDEAO chargé de l’Energie et des Mines, a annoncé une prochaine réglementation de l’orpaillage clandestin au Sahel, estimant que ce secteur informel est devenu aussi important que l’exploitation minière industrielle. «L’orpaillage clandestin contribue au financement du terrorisme et recourt au travail des enfants», a affirmé M. Douka.
«10% de la population du Niger, du Mali et du Burkina Faso dépendent de l’orpaillage artisanal sur plus de 1000 sites informels», a déclaré le Commissaire de la CEDEAO, le considérant comme l’activité minière la plus préoccupante particulièrement au niveau des pays du Sahel. «L’orpaillage clandestin est quasiment à la même proportion que l’exploitation industrielle pratiquée par les grands groupes légalement constitués et reconnus avec des permis formels», a-t-il souligné.
En plus de son impact sur l’environnement notamment la destruction des sols et de la flore du fait de l’utilisation du mercure et de plusieurs autres substances chimiques, la production artisanale de l’or suscite des défis sécuritaires importants.
Pour pallier tous ces problèmes, Sédiko Douka a annoncé «une réglementation régionale sur l’exploitation des mines artisanales». Il soutient que ces pratiques illégales se nourrissent de l’absence de cadres réglementaires applicables à l’exploitation minière artisanale, notamment l’utilisation d’enfants mineurs sur ces sites. Le texte, a expliqué le Commissaire de la CEDEAO, vise à formaliser les mines artisanales à petites échelles, semi-mécanisées et bannir les pratiques illicites et illégales dans le domaine.