La pénurie de carburant au Congo-Brazzaville suscite des interrogations
Depuis une semaine et malgré la promesse des autorités, le carburant manque cruellement au Congo-Brazzaville, pourtant ce pays est assis sur un gisement de pétrole.
Ces derniers jours le transport au Congo-Brazzavile, est paralysé et les stations d’essence sont à sec, une situation de plus en plus intenable pour les usagers de la route. Comment en est-on arrivé là alors que le pays s’apprête à assurer en 2022 la présidence de l’Organisation des pays exportateurs du pétrole (OPEP) ?
«On sait pourquoi. On a pris le taureau par les cornes. On aurait pu édulcorer les choses en allant toucher les stocks stratégiques pour éviter cette pénurie. Mais on a continué à travailler normalement, notre rôle ce n’est pas de masquer la situation», avoue Raoul Ominga, Directeur général de la Société nationale des pétroles du Congo. Il promet de réparer la situation tout en s’excusant auprès de ses compatriotes pour les désagréments occasionnés par la pénurie.
Le pays l’un des pays les plus endettés au monde, est le 4ème producteur du pétrole en Afrique subsaharienne et produit 350.000 barils par jour. Au large de Pointe-Noire, neuf sociétés pétrolières dont le français Total et l’italien ENI exploitent le brut. Il faut ajouter que le Congo-Brazzaville dispose de sa propre raffinerie, Coraf qui produit 850.000 tonnes d’essence, de gasoil et de kérosène chaque année.
En 2019, un gisement qui a été découvert dans la région de la Cuvette, au nord du pays, pourrait, selon les estimations, multiplier par quatre fois la production pétrolière du pays, soit 359 millions de barils par an.
«C’est une nouvelle qui nous réjouit tous, car c’est le résultat d’un long processus qui a commencé dans les années 80», avait déclaré le chef de l’Etat, Denis Sassou Nguesso.
« Renforcer l’indépendance énergétique du Congo, tel est le rôle que doit jouer le Delta de la Cuvette», avait renchéri Claude Wilfrid Etoka, homme d’affaires congolais, très proche du président congolais.