Les droits d’auteurs au Cameroun divisent artistes et brasseurs

Les droits d’auteurs au Cameroun divisent artistes et brasseurs

L’entrée du siège de l’Union camerounaise des Brasseries (UCB) a été le théâtre d’une manifestation organisée ce jeudi, par les artistes résidents à Douala et à Yaoundé, qui  réclamaient le versement de leurs droits d’auteur.

«La société UCB n’a pas payé les droits d’auteur depuis 20 ans. Plusieurs fois nos leaders leur ont fait des correspondances, par rapport aux recouvrements qui sont actuellement effectués, ils veulent jouer au dilatoire et donnent des rendez-vous qu’ils n’honorent jamais», a fait observer un artiste.

«C’est pourquoi nous avons décidé avec l’accord reçu de l’État de faire nos recouvrements, nous avons décidé de manifester afin que la direction générale de UCB nous reçoive, nous les artistes camerounais», a-t-il expliqué.

En juin dernier, les noms de 1.500 musiciens avaient été retenus pour recevoir leurs droits d’auteurs. Mais la clé de répartition des droits d’auteur a été la pomme de discorde, car il a été découvert que certains artistes ne recevaient même pas 100.000 FCFA.

Pour se défendre, les entreprises mises à l’indexe, rétorquent et brandissent l’argument selon lequel les sociétés des droits d’auteur font face à beaucoup de problèmes.

Au Cameroun, la gestion des droits d’auteur des artistes musiciens et celle d’autres domaines de la Culture est souvent objet de litiges. Les artistes musiciens déplorent «la baisse continuelle de ce qu’ils reçoivent de leurs corporations pour leurs œuvres» artistiques.

L’Union camerounaise des Brasseries (UCB), créée en 1972, est le troisième producteur des boissons dans le pays derrière les filiales des multinationales Castel et Diageo. L’industrie brassicole camerounaise s’est plainte en 2019 d’être la vache à traire pour l’administration fiscale.

«La charge fiscale sur le secteur brassicole au Cameroun, notamment en matière de droit d’accises, est la plus élevée de la sous-région Cemac, et est également supérieure à celle en vigueur au Nigeria», avait dénoncé à l’époque Kimani Kirore Mwaura, le directeur général de Guinness Cameroon.

Martin Levalois

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