Afrique du Sud: Le parlement rejette un projet de redistribution des terres

Afrique du Sud: Le parlement rejette un projet de redistribution des terres

Le Parlement de l’Afrique du Sud a rejeté ce mardi 07 décembre, le projet de loi sur la réforme foncière souhaitée par le chef de l’Etat et qui vise la redistribution des terres agricoles des fermiers blancs.

Cyril Ramaphosa s’est engagé à rectifier des injustices liées à la dépossession des noirs de leurs terres depuis l’apartheid, mais les élus rejettent sa proposition. Car, la redistribution des terres, avec ou sans compensation, ne requiert pas l’adhésion de tout le monde. Elle alimente les débats dans la Nation arc-en-ciel.

Le projet de loi en question, prévoit «l’expropriation par l’Etat, sans indemnisation, de terres détenues en majorité par les Sud-Africains blancs au profit de la majorité noire». A l’assemblée nationale, «la proposition de modification de la Constitution n’a pas recueilli la majorité des deux tiers auprès des 400 députés», autrement dit, elle a été rejetée par 204 voix.

«Ce n’est pas ce dont le pays a besoin en cette période de marasme économique dû à la pandémie de la Covid-19», a déclaré Annelie Lotriet, de l’Alliance démocratique, premier parti de l’opposition.

De son côté, le leader du parti radical des Combattants pour la liberté économique (EFF), Julius Malema a lui aussi rejeté le projet de loi, affirmant que «la proposition ne va pas loin» et que «nous voulons que l’État soit le gardien de la terre».

Pour Mathole Motshekga, porte-parole de l’ANC,  cette modification de loi a fait objet d’étude ces dernières années de la part d’un comité représentatif. Il avait pour ambition de «remédier à un crime inhumain, un crime contre la majorité africaine».

«Nous travaillons pour que les habitants de ce pays aient un accès équitable à la terre, car les modèles inégaux et biaisés en matière de propriété foncière ne peuvent pas durer», a souligné pour sa part, le ministre de la Justice, Ronald Lamola.

Même après la chute du régime d’apartheid suivie des  premières élections démocratiques en 1994, les trois-quarts des terres agricoles en Afrique du Sud sont toujours détenus par les Blancs qui en revanche, ne représentent que 8% des 59 millions d’habitants que compte le pays de Mandela.

Martin Levalois

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