Niger : Plainte des ONG après des révélations sur des malversations de 95 millions d’euros

Niger : Plainte des ONG après des révélations sur des malversations de 95 millions d’euros

A la suite de la révélation par la Cour des Comptes de malversations dans des services publics atteignant 63 milliards de francs CFA (soit 95,7 millions d’euros), plusieurs associations ont déposé plainte au parquet de Niamey.

«On parle de près de 63 milliards FCA de manque à gagner (pour l’Etat). Il est essentiel d’aller faire cette dénonciation au niveau du procureur pour que ce dossier-là ne puisse pas être enterré», a déclaré Ali Idrissa, responsable du Réseau nigérien pour la transparence et l’analyse budgétaire (Rotab), l’une des ONG à l’origine de la plainte.

Le 19 avril dernier, la Cour des comptes avait remis son rapport 2021 au président Mohamed Bazoum. Le rapport «a passé au crible la gestion des services, entreprises publiques, collectivités territoriales et projets financés par des bailleurs étrangers».

L’enquête «révèle des surfacturations, des dépenses sans base légale, l’absence de pièces justificatives pour des achats de matériels ou la construction d’infrastructures, de fausses mises en concurrence dans les marchés publics ou l’octroi d’avantages indus à des responsables».

Lors de sa prise de fonction en avril 2021, le président Bazoum avait fait de la lutte contre la corruption l’une de ses principales priorités et avait exhorté différents acteurs de la société, «dont les ONG, à l’aider dans ce domaine».

Récemment Mohamed Bazoum a indiqué qu’ «une trentaine de hauts cadres de l’Etat, coupables de malversation ou détournement, croupissent actuellement en prison et y resteront longtemps». Mahamadou Zada, le ministre de la Communication est détenu en prison pour «son implication présumée dans une affaire de détournement de trois milliards de FCFA (plus de 4,5 millions d’euros) lorsqu’il dirigeait une entreprise publique entre 2013 et 2021».

Une affaire de surfacturations d’achats et de livraisons non effectuées d’équipements militaires, estimée à 39,4 milliards de FCFA (59,4 millions d’euros), avait soulevé un tollé général en 2020 au Niger.

Agnès Molitor

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