Guinée-Conakry : Une Transition de trois ans pour tourner la page Condé
Le Conseil National de Transition mis en place par la junte en Guinée-Conakry et faisant office du parlement, a annoncé ce mercredi 11 mai, avoir fixé à trois ans la durée de la transition avant le retour des civils au pouvoir, alors que la CEDEAO réclamait un délai « très court » ne dépassant pas les six mois.
Selon Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole de la transition, le décompte pour le retour des civils au pouvoir commence «à partir de la promulgation de la loi» votée mercredi. Toutefois, il n’a pas donné la date de la validation du nouveau texte par le président de transition, Mamady Doumbouya.
Sur 81 membres du CNT, 73 ont voté le texte. «Un membre du CNT était absent, trois se sont abstenus et quatre ont quitté la salle en signe de protestation», a-t-on appris.
Dans la foulée de l’annonce du nouveau délai, «une coalition formée du RPG, le parti de l’ex-président Condé, et de formations de l’opposition sous le pouvoir de ce dernier, a dénié au CNT la prérogative de fixer la durée de la transition».
Après le coup d’Etat de septembre dernier contre le président Alpha Condé qui était au pouvoir depuis plus de dix ans, la CEDEAO avait souhaité «une transition très courte», et que «des élections soient organisées dans un délai ne dépassant pas six mois».
L’instance sous-régionale «a suspendu la Guinée après le putsch du 5 septembre, et lui a imposé des sanctions à la suite du refus, plusieurs fois réitéré, de la junte de se conformer à ses exigences».