Sommet USA-Afrique: Profil des invités et justification de leur choix par Washington
Une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine prennent part au sommet Etats-Unis-Afrique, du 13 au 15 décembre 2022 à Washington, où le président Joe Biden s’apprête à les accueillir pour une rencontre de trois jours.
Le président Biden entend replacer l’Afrique au cœur de la diplomatie mondiale. Il soutient l’idée d’un siège permanent pour l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU et il appellera lors du sommet à ce que l’Union africaine soit formellement représentée en tant que membre permanent au sein du G20.
Le sommet intervient dans le sillage d’une nouvelle stratégie « Afrique » dévoilée l’été dernier par le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken qui était en tournée en Afrique, et avait annoncé une refonte de la politique des Etats-Unis en Afrique subsaharienne, pour y contrer la présence chinoise et russe et appelé à la création d’un « véritable partenariat » entre son pays et le continent africain.
Parmi les chefs d’Etats attendus, figurent: le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, les présidents rwandais et de la République démocratique du Congo (RDC), en plein conflit autour des agissements de la rébellion du M23 dans l’Est du Congo-Kinshasa.
Sont également attendus, les présidents égyptien, Abdel Fattah al-Sissi et tunisien, Kais Saied faisant l’objet d’une forte contestation populaire, ainsi que le président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, dont la réélection a été qualifiée de « simulacre », il y a quelques jours par Washington. Seul absent de marque, le président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui est en difficulté dans son pays sur fond d’accusations de corruption.
Les Etats-Unis ont invité tous les pays membres de l’Union africaine et en « bons rapports » avec l’UA, à l’exception donc du Burkina Faso, de la Guinée-Conakry, du Mali, du Soudan, et de l’Erythrée exclu de l’organisation panafricaine suite à des coups d’Etat militaires.
« Il est clair qu’on est critiqués par ceux qui s’interrogent sur le fait de savoir pourquoi on a invité tel ou tel gouvernement avec qui on a des soucis », admet Molly Phee, du département d’Etat, précisant que « cela reflète la volonté du président Biden et du secrétaire d’Etat Blinken d’avoir des discussions respectueuses y compris avec ceux avec qui on a des différences ».
Le sommet de Washington sera l’occasion d’annoncer de nouveaux investissements, de parler de sécurité alimentaire aggravée par la guerre en Ukraine, du changement climatique mais aussi de démocratie et de bonne gouvernance.