Le sort de l’ex-président tchadien Habré va être scellé à Dakar
Un accord vient d’être ratifié par le Sénégal et l’Union Africaine (UA) portant sur la mise en place à Dakar, d’un tribunal spécial pour juger l’ancien président tchadien Hissène Habré poursuivi pour crimes contre l’humanité. Ce dernier a fui son pays et s’est réfugié au Sénégal depuis 1990.
L’accord signé mercredi à Dakar prévoit la création de quatre chambres africaines extraordinaires au sein des juridictions sénégalaises, deux chambres pour l’instruction et l’accusation, une Cour d’assises et une Cour d’appel. Elles auront toutes à leurs têtes un magistrat africain assisté de juges sénégalais. Le tribunal devrait être opérationnel d’ici la fin de l’année. Le budget pour l’organisation de ce procès doit encore être déterminé, mais la ministre sénégalaise de la Justice Aminata Touré reste confiante quant en sa mobilisation dans les délais. Ce pas en avant dans la procédure de jugement de Hissène Habré est la concrétisation de la promesse du président sénégalais, Macky Sall qui avait assuré que le jugement de l’ancien président tchadien aura lieu d’ici la fin de l’année. A travers ce procès, l’UA et le Sénégal veulent en même temps faire passer un message fort au reste de la Communauté internationale, à savoir que l’Afrique peut juger elle-même l’Afrique et que la lutte contre l’impunité est désormais une réalité.
Hissène Habré a été président du Tchad entre 1982 et 1990. Il est accusé d’avoir commis pendant cette période des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et des actes de torture. L’annonce de la création d’un tribunal pour son jugement, a été saluée par le Comité international pour le jugement de Hissène Habré, un collectif regroupant plusieurs ONG de défense des droits humains tels que Human Rights Watch, la RADDHO (Rencontre Africaine pour la Défense des droits de l’Homme) ou encore des associations de victimes tchadiennes.