Tunisie: Le secteur laitier en difficulté
Les membres de la Chambre syndicale nationale des industries laitières, relevant de l’UTICA (Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat), se sont réunis à Tunis mercredi dernier pour examiner la situation de leur filière. Le lendemain, ils en appelaient au gouvernement pour obtenir une augmentation des prix du lait. La mesure est urgente au regard d’une situation que la Chambre syndicale estime très grave.
Les professionnels du lait se plaignent de difficultés économiques sur plusieurs plans, la production, la fabrication et même la collecte. L’augmentation continue et répétée du coût de production du lait (coûts de l’énergie, de l’emballage ou encore des charges sociales) fait peser une pression énorme sur les agriculteurs en général et les éleveurs en particulier puisque, dans le même temps, le prix de référence garanti du lait à la production est demeuré stable depuis 2010. Le danger pour l’économie tunisienne dans son ensemble est réel étant donné que la branche laitière y représente 9% de la production agricole, 25% de la production animale et 8% des industries alimentaires. Elle constitue également la source de revenu de 211 000 éleveurs dont une majorité de petits éleveurs. Le gouvernement tunisien a officiellement et à de nombreuses reprises annoncé des majorations du prix du lait à la production sans que cela ne soit suivi d’effets. Cette situation est à l’origine de l’invitation mardi dernier du Syndicat tunisien des agriculteurs à toutes ses structures et adhérents à tenir des sit-in dans les chefs lieux des gouvernorats.