Tunisie et liberté économique
Jeudi dernier, à l’occasion de la 7ème Conférence internationale sur la liberté économique dans le monde arabe, la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté, l’International Research Foundation (Oman) et Fraser Institute ont présenté leur classement des pays arabes en terme de liberté économique. La Tunisie y occupe la 10ème place sur une liste qui compte 16 noms et qui est dominée par les Emirats Arabes Unis et le Bahreïn. Le pays obtient le même score que l’année dernière, soit 6.8 points. Ce score est calculé sur base d’indices de liberté économique que sont le poids du gouvernement considéré au regard de ses dépenses, des impôts et de ses sociétés, les législations commerciales et économiques, les droits de propriété, l’accès aux fonds, la liberté de commerce avec les autres pays et l’organisation de l’assurance, du travail et des affaires. Le statu quo de la Tunisie en termes de points obtenus ne reflète pas les efforts du pays qui a réussi à améliorer ses résultats en ce qui concerne les dépenses gouvernementales et la politique monétaire. Mais beaucoup reste encore à faire. Salem Ben Nacer, le président de l’International Resaearch Foundation, à titre d’exemple, invite les autorités du pays à simplifier les procédures d’investissement et à développer les compétences pour garantir une plus grande ouverture économique. Or, selon le ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale Riadh Bettaieb, le gouvernement tunisien a justement entamé des réformes pour développer le secteur financier et attirer la finance islamique.
Mais l’ouverture économique totale n’est pas sans risque pour l’ancien ministre des finances Houcine Dimassi qui participait aux travaux de la conférence. Susceptible de provoquer des disparités sociales pouvant mener à une autre révolution, il propose de lui substituer l’application d’une liberté économique partiellement contrôlée par l’Etat.