Italie: l’usine sidérurgique Ilva poussée à la fermeture
En attendant de pouvoir faire un recours en justice, l’usine sidérurgique Ilva de Tarente, dans le sud de l’Italie, a annoncé hier lundi 26 novembre la cessation de toute activité et sa fermeture ainsi que celle de tous les établissements qui dépendent de ses fournitures. Le groupe se retrouve dans l’incapacité de poursuivre son activité après l’arrestation dans la matinée d’hier de sept de ses responsables et la mise sous séquestre de marchandises produites par l’usine. Ces dispositions sont les conséquences d’accusations de pollution contre le groupe à l’origine d’un imbroglio judiciaire, économique, social et politique. Depuis des mois, les autorités judiciaires locales accusent le groupe de pollution en avançant des taux de cancer élevés dans la zone. Le groupe nie ces accusations en bloc et leur opposent des documents scientifiques. L’opération de séquestre décidée par la justice de Tarente s’accompagne de l’ouverture d’une enquête à l’encontre de plusieurs dirigeants d’Ilva dont son président Bruno Ferrante, pour non observation de dispositions des autorités judiciaires. Le groupe, qui estime que la décision judiciaire contredit radicalement l’autorisation administrative que le ministère de l’Environnement lui avait accordée, a l’intention de faire un recours en justice. Au milieu de ce combat, le gouvernement italien assiste impuissant à la mise en péril d’une activité vitale pour la région et pour le pays. L’usine de Tarente génère 7 000 emplois dans la région et influence des milliers d’autres dans le secteur de la sidérurgie dans le pays. Elle assure le tiers de la production totale du pays en acier, soit 9 millions de tonnes par an. Sa fermeture coûterait au pays plus de 324 millions de dollars US. Le gouvernement italien a invité les responsables locaux et les représentants des syndicats à une réunion ce jeudi.