Maroc : les excédents financiers et les collectivités locales
Les derniers chiffres fournis par la Trésorerie générale du royaume (TGR) témoignent que les collectivités locales ne cessent d’encaisser les excédents financiers. De cette manière, les opérations financières des collectivités locales et leurs groupements, arrêtés à fin novembre 2012, ont donné le solde global s’élevant à plus de 3,20 milliards de dollars, soit une hausse de 3% par rapport à 2011. Les budgets principaux de fonctionnement mis à la disposition des communes urbaines et rurales, provinces et préfectures dépassent l’objectif arrêté en début d’année. Ils ont atteint 2,65 milliards de dollars à fin novembre 2012. Ces ressources sont essentiellement constituées de TVA, taxes locales et taxes sur les services communaux. Outre ce montant, les collectivités ont été dotées de budgets annexes et de comptes spéciaux.
De plus, pour le financement de leurs investissements, elles avaient la possibilité de puiser dans les excédents cumulés lors des exercices antérieurs qui s’élèvent à 2,63 milliards de dollars, en plus d’un supplément du financement externe d’environ 578,31 millions de dollars. Malheureusement, les collectivités ont raté cette opportunité qui leur était offerte d’investir pour améliorer la qualité des services publics, et se sont limitées à financer principalement les charges de fonctionnement pour 2 milliards de dollars, constituées à 54% par les salaires des élus et des agents. Paradoxalement, l’effort d’investissement, dont les fruits pourraient bénéficier quotidiennement au citoyen, s’est réduit à 1,25 milliards de dollars avec une baisse notable de la rubrique des travaux neufs et grosses réparations, ce qui dénote une décélération remarquable comparativement à celui qui a été entrepris en 2011. En plus, le taux de réalisation des projets intégrés et des travaux neufs dépasse à peine 25%. Grosso modo, sur des disponibilités d’environ 6,46 milliards de dollars, les collectivités n’ont dépensé que 3,25 milliards. Il est plus que temps pour les décideurs locaux de se doter de compétences managériales solides pour une gestion stratégique des deniers publics.