Italie : facture colossale des fraudes sociales
La Guardia di Finanza (GDF) a révélé lundi des chiffres sur les détournements d’aides sociales en Italie. Ironie du sort, la somme de ces fraudes pourrait suffire à sortir cet Etat de certaines restrictions budgétaires. En rendant publique ces données, la police des finances italienne vient de larguer une véritable bombe. Selon les investigations de cette structure publique, l’Etat aurait manqué d’encaisser un total de 5 milliards d’euros (6,25 milliards de dollars américains) en raison de fraudes sociales à répétition. Et, la palme revient aux aides européennes pour les agriculteurs, subventions détournées à hauteur de plus de 1,1 milliard d’euros (1,4 milliard de dollars américains). Le pire, c’est que cette enquête n’a tenu compte que des cas étudiés à la GDF. Ainsi, il est évident que le mal est encore plus profond. En clair, la police financière a épinglé des personnes résidant en Italie ayant indûment touché des sommes dans le cadre des services sociaux. Ils sont tout de même à 22 000 à être dans ce cas. Dans cette population, 3500 personnes faussement indigentes ont profité de certains avantages comme des bourses d’étude ou des places en crèche. La liste des statuts sociaux mensongers établie par la GDF n’est pas exhaustive, avec, par exemple, 1 047 « faux invalides » et 3 297 « faux travailleurs agricoles ». Pire, 395 familles ont même touché la pension de retraite pour cause de la disparition d’un parent. Vraisemblablement, la GDF a choisi de commencer à dévoiler au grand public les cas de détournements et de fraude, ce qui n’était pas le cas d’antan. Pour preuve, la police financière italienne avait fait état de 56 milliards d’euros (70 milliards de dollars américains) d’évasion fiscale il y a à peine une semaine. Avec tous ces gros montants qui échappent à l’Etat, l’Italie ne connaîtrait certainement pas d’aussi grandes difficultés financières.