Algérie : l’incertitude d’une économie basée sur les hydrocarbures
Le secteur des hydrocarbures est vital pour l’Algérie. Nationalisé depuis 1970, ce secteur reste la seule force motrice de l’économie algérienne. Celle-ci reste donc dépendante des aléas de ce secteur.
Selon le Ministre de l’Energie, les hydrocarbures ont financé l’économie nationale jusqu’à 800 milliards de dollars depuis 1971. Toutefois, des problèmes complexes entravent d’autres secteurs qui n’arrivent pas à décoller. Par exemple, l’industrie nationale ne dépasse jamais 10% du PIB, bien qu’ayant une base solide depuis les années 1970 dans le sillage de l’industrie industrialisante. En outre, suite aux restructurations opérées depuis 1980, ce secteur a perdu des pans entiers. Aussi, les exportations hors hydrocarbures restent-elles marginales.
En 2012, les exportations hors hydrocarbures étaient de 2,17 milliards de dollars contre 2,15 milliards de dollars en 2011 et 1,52 milliard en 2010. De ces chiffres, on conclut que l’économie du pays est faible, et ce d’autant plus qu’une bonne partie de ces exportations dérivent des hydrocarbures. Une telle situation ne pouvant plus durer, un travail minutieux a été lancé par le gouvernement, afin de redonner la chance au secteur public économique qui a multiplié les contrats et les partenariats, ces dernières années, dans divers domaines d’activités. Devant la faiblesse de certains secteurs économiques-clés, les responsables se tournent aux expériences étrangères. Ils veulent acquérir la technologie et le savoir-faire mais sans perdre de vue l’objectif de mettre en place une véritable industrie locale.
En outre, la règle 54/49% régissant les investissements a gagné tous les secteurs d’activités : automobile, sidérurgie, industrie pharmaceutique, machinisme agricole, etc. Ainsi, après l’option de la privatisation des entreprises publiques, les pouvoirs publics ont compris que seule une base industrielle nationale pourrait, à terme, offrir au pays un produit intégré et à forte valeur ajoutée. Si aujourd’hui l’économie algérienne a une bonne position à l’échelle internationale, le défi de l’après-pétrole rappelle que les ressources financières ne permettent pas à eux seuls au pays de décoller. La dépendance à une ressource volatile telle que le pétrole est dangereuse pour l’avenir du pays qui devient incertain.