Libye : 2012, l’année de relance mais des défis persistent
Le conflit de 2011 n’a pas épargné l’exploitation des hydrocarbures en Libye. En revanche, l’année 2012 a été marquée par une forte croissance économique à hauteur de plus de 100% ; propulsé par la reprise de la production pétrolière, selon un rapport du Fonds Monétaire International (FMI). «En 2012 la croissance économique a dépassé les 100%, reflétant une forte reprise par rapport à son effondrement pendant la révolution» qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, a indiqué le FMI à l’issue d’une mission qui a séjourné du 20 février au 7 mars 2013 en Libye.
Un rapport sur la situation économique en 2011 publié cette semaine par la Banque centrale de Libye (BCL), fait état d’une croissance négative du Produit intérieur brut (PIB) à -61,3% contre +3% en 2010. Selon ce rapport, «les derniers indicateurs pointent vers une restauration de la production d’hydrocarbures cette année (2013) et un rétablissement complet de la croissance dans le secteur hors hydrocarbures qui devrait atteindre en moyenne 15% entre 2013 et 2018». L’économie libyenne est extrêmement dépendante de la production d’hydrocarbures, qui représentent plus de 80% du PIB et jusqu’à 97% des exportations du pays.
«L’inflation est tombée à 6% en 2012, et une nouvelle baisse est attendue cette année», a écrit le chef de la mission du FMI, Ralph Chami. L’inflation a atteint un record de 15,9% en 2011 contre 2,4 en 2010, selon la BCL. Pour M. Chami, la levée en décembre 2011 de la plupart des sanctions de l’ONU qui avait gelé les avoirs extérieurs de la Libye, ont favorisé la normalisation de la situation financière du pays. Mais pour le FMI, les autorités doivent relever des «défis à court terme portant sur la gestion de la transition politique, la normalisation de la situation sécuritaire, (…) et la discipline budgétaire tout en maintenant la stabilité macroéconomique».
Selon le rapport, la Libye doit réduire «significativement» le taux de chômage, en créant un environnement favorable au développement du secteur privé et en diversifiant l’économie.