Libye : L’aéroport de Tripoli entre les mains des islamistes
Dans leur affrontement avec les brigades de Zenten plutôt libérales, les brigades islamistes ont franchi un cap en prenant samedi soir l’aéroport de Tripoli. Ils espèrent à présent transporter leur combat sur l’échelle politique en réclamant le retour de l’ancien Parlement qui leur était plus favorable.
La prise de l’aéroport a mis un terme à cinq semaines de combats qui avaient débuté le 13 juillet dernier par l’attaque de l’aéroport, un fief révolutionnaire situé à 170 kilomètres au sud-ouest de la capitale et contrôlé depuis 2011 par les brigades de Zintan. Les combats ont sérieusement endommagé l’aéroport qui ne devrait pas être utilisable avant plusieurs mois mais pour les islamistes, l’important est ailleurs. Le contrôle de l’aéroport symbolise une victoire des islamistes sur les libéraux que les fondamentalistes soupçonnent de connivence avec des puissances étrangères.
Par deux fois la semaine passée, les groupes islamistes ont été visés par des raids aériens. Ces derniers ont été revendiqués par le général dissident Khalifa Haftar qui a lancé depuis mi-mai une opération contre les islamistes à l’est de la Libye. Mais ces dernies ainsi que la branche de l’armée de l’air libyenne qui ne s’est pas alliée au général dissident, sous-entendent une intervention étrangère, de l’Egypte, de Qatar, de la France ou encore des Etats-Unis. Ils appuient ces soupçons par la demande du nouveau Parlement d’une « intervention internationale pour rétablir la sécurité ».
Les doutes sur la complicité avec des puissances étrangères sont devenus la principale raison avancée par les islamistes pour réclamer la réinstauration du CGN (Congrès général national) au lieu et place de l’actuelle Chambre des représentants où le nombre des islamistes est d’une trentaine contre une centaine précédemment.
