L’Algérie menacée d’une une crise économique de grande ampleur
Dans son dernier «profil pays» publié récemment sur l’Algérie, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), fait état d’une potentielle crise économique de grande ampleur en Algérie, si certaines mesures ne sont pas prises.
«A court terme, l’Algérie est à l’abri d’une crise de la balance des paiements, mais sans une maîtrise rapide des finances publiques et une diversification de son économie, le pays pourrait être confronté à une crise de plus grande ampleur», prévient la CEA.
La durabilité de la baisse des prix du pétrole appelle à un programme de réformes profondes pour rationaliser les dépenses publiques sans essouffler le moteur de la croissance, qu’est l’investissement public, indique la CEA. Dans ce cadre, la Commission recommande à l’Algérie, la mise en place d’une unité de pilotage des principales réformes qui sont prévues.
«La lenteur et les difficultés avec lesquelles les réformes sont mises en œuvre appellent la création d’une structure formelle dotée de l’autorité nécessaire pour faire avancer les réformes et lever les obstacles qui se dressent dans leur mise en œuvre», lit-on dans le texte de la CEA. Celle-ci suggère également aux autorités algériennes, l’adoption «d’une plus grande lisibilité dans leur politique économique, et de communiquer davantage, tant en direction de la société civile que de l’extérieur, sur les réformes mises en œuvre».
«Le défi des réformes pose celui de la gouvernance publique, notamment pour améliorer les capacités de pilotage des réformes économiques et de leur mise en œuvre », estime la commission.
Pour la CEA, l’Algérie dispose de marges de manœuvre importantes pour résorber le déficit des finances publiques, en agissant tant du côté des ressources que des dépenses. « La réduction des dépenses, si elle est réalisée de manière brutale, peut avoir un effet contre-productif en ralentissant la croissance et plonger à terme le pays dans une récession », avertit la CEA.
Le recours à l’emprunt externe, à moins d’une remontée significative du prix du baril, paraît inévitable, affirme la CEA, indiquant que « face à l’ampleur du déficit (près de 27 Mds de dollars en 2015), l’endettement interne ne sera pas suffisant pour financer le déficit budgétaire ».