L’Afrique invitée à scruter la piste chinoise de l’émergence

L’Afrique invitée à scruter la piste chinoise de l’émergence

samir-amineLe Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA), tient à Dakar au Sénégal, sa 14ème Assemblée Générale sur le thème : «Créer l’Afrique de demain dans un contexte de transformations mondialisées : enjeux et perspectives ».

Au cours de ces assises, la coopération et le modèle économique chinois ont été cités comme pistes susceptibles d’aider au développement de l’Afrique.

Selon le professeur de Sciences politiques à l’université Witwatersrand en Afrique du Sud, Adam Habib, l’Afrique doit s’inspirer de la Chine, qui utilise son avec efficience énorme marché. «Il nous faut créer un avenir prospère avec des réformes structurelles et un agenda africain plus cohérent. Revoir l’architecture institutionnelle, créer une alliance qui prend en charge la sécurité et vaincre le chauvinisme des élites en créant un marché africain commun pour mieux négocier avec les investisseurs étrangers», a-t-il martelé.

L’économiste franco-égyptien Samir Amin a pour sa part, expliqué que « ce qui différencie la Chine de tous les autres pays du monde est qu’elle a un projet souverain national qui lui a permis de construire un modèle de développement industriel ».

« Aucun pays africain, même pas l’Afrique du Sud, n’a un projet souverain national », a déploré Samir Amin, précisant que « les pays africains qui s’ouvrent aux capitaux étrangers sans un projet pareil, font l’objet d’une razzia de la part des investisseurs».

«La coopération chinoise peut aider les Etats africains à améliorer les termes de l’échange, notamment en ce qui concerne l’achat de ressources naturelles, et peut contribuer à la construction d’infrastructures et au transfert de technologies pour accélérer leur industrialisation», a suggéré le chercheur chinois, Yang Guang de l’Institut d’études d’Asie de l’Ouest et d’Afrique du Nord de l’Académie chinoise des sciences sociales.

Il a ajouté la nuance selon laquelle : «Le modèle chinois ne peut pas être utilisé dans tous les pays africains, mais l’expérience chinoise peut servir aux pays africains, en particulier en ce qui concerne l’amélioration du milieu des affaires». L’assemblée Générale du CODESRIA prend fin le 12 juin 2015.

Martin Levalois

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